Complications inflammatoires des micro-greffes capillaires - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le principe des micro-greffes capillaires au cours des alopécies androgénétiques (AAG) consiste à prélever des cheveux de la zone occipitale non androgéno-dépendante pour les transplanter avec leur racine dans les zones clairsemées androgéno-dépendantes. Nous rapportons ici les complications inflammatoires post-greffe observées au Centre Sabouraud dans les suites de correction d’AAG.
Matériel et méthodes |
Etude rétrospective des patients ayant consulté entre 2015 et 2021 pour alopécie cicatricielle inflammatoire post-greffe de cheveux.
Résultats |
Dix patients (âge moyen 53 ans) : 8 hommes et 2 femmes, tous greffés pour AAG, représentant 0,08 % des consultations du centre. Aucune pathologie du cuir chevelu et aucune dermatose inflammatoire n’était connue. Sept cas ont été greffés par FUE et 3 cas par bandelettes FUT. Les complications inflammatoires étaient un lichen plan pilaire (LPP) dans 7 cas, une pustulose érosive du cuir chevelu (PECC) dans 2 cas et une folliculite superficielle dans 1 cas. Le délai moyen d’apparition des symptômes après la greffe était 12,4 mois (1 mois–4 ans). La greffe était sur le vertex (8 cas), frontale (5 cas) ou temporale (3 cas). Les patients qui développaient un LPP avaient tous une raréfaction des greffons et présentaient un érythème avec des squames péripilaires au niveau des zones receveuses dans 3 cas. La dermatoscopie était évocatrice de LPP dans ces 3 cas. La biopsie cutanée a confirmé le diagnostic de LPP dans tous les cas. Les 2 patients qui avait une PECC présentaient des lésions pustulo-croûteuses au niveau de la zone receveuse. La dermatoscopie était très évocatrice du diagnostic dans 1cas et une histologie a confirmé le diagnostic du 2e cas. La densité capillaire après la greffe était décevante chez tous les patients avec une estimation de repousse capillaire <50 %.
Discussion |
La greffe de cheveux est essentiellement pratiquée chez l’homme et la femme comme correction esthétique de l’AAG. Notre série souligne la rareté des complications inflammatoires avec une nette prédominance pour le LPP. Nos patients n’étaient pas porteurs d’un LPP ou d’une PECC avant la greffe. L’intérêt qui est montré par cette série est de dépister les formes frustes de lichen avant une intervention, d’où l’intérêt de l’examen dermatoscopique systématique lors de la consultation préopératoire afin de déceler la présence d’un éventuel LPP peu symptomatique qui contre-indiquerait la greffe, et en cas de doute de réaliser une biopsie avec étude histologique en coupes verticales et horizontales, dans le but de confirmer ou non un LPP. La greffe capillaire pourrait également favoriser l’aggravation par effet Koebner d’un LPP fruste à ce jour non dépisté. Pour la PECC, le rôle déclenchant des traumatismes locaux est bien établi et les micro-greffes en font partie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lichen plan pilaire, Micro-greffes capillaires, Pustulose érosive du cuir chevelu
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A140 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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