Fasciites à éosinophiles induites par les médicaments: double analyse de pharmacovigilance - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La fasciite à éosinophiles (FE) est une connectivite fibrosante rare dont les étiologies et la physiopathologie sont peu connues. De nombreuses associations médicamenteuses imputables ont été décrites. Nous rapportons ici une étude de pharmacovigilance dont l’objectif était d’étudier la disproportionnalité de rapports et de préciser les caractéristiques des FE induites par des médicaments.
Matériel et méthodes |
Cette étude est une analyse des cas de FE de la base de données de l’OMS, Vigibase et du réseau Français de pharmacovigilance. Nous avons réalisé une première étude observationnelle rétrospective avec analyse de disproportionnalité dans Vigibase pour identifier les associations médicamenteuses significatives et une seconde dans la base de données de pharmacovigilance française pour caractériser les FE induites par des médicaments.
Résultats |
Cent-une FE ont été identifiées dans Vigibase et incluses dans l’analyse. Sur les 85 médicaments imputables rapportés, 10 l’étaient dans au moins 3 cas différents et ont été inclus. Les résultats complets sont présentés en Figure 1. L’analyse a identifié 9 médicaments présentant une disproportionnalité significative: le nivolumab (ROR=104,25 ; 95 % IC [61,0–175,6]), le pembrolizumab (ROR=39,80 ; 95 % IC [14,64–108,19]), l’ipilimumab (ROR=35,12 ; 95 % IC [11,13–110,78]), l’atorvastatine (ROR=9,84 ; 95 % IC [4,0–24,18]), la simvastatine (ROR=9,47 ; 95 % IC [3,0–29,86]), les vaccins anti-HPV (ROR=8,41 ; 95 % CI [3,09–22,85]), l’esoméprazole (ROR=9,62 ; 95 % IC [3,54–26,16]), l’acide zolédronique (ROR=12,89 ; 95 % IC [4,09–40,67] et le carbidopa;levodopa (ROR=22,11 ; 95 % IC [7,01–69,73]). L’analyse par classe médicamenteuse a confirmé une association significative pour 6 d’entre elles: les inhibiteurs de checkpoint (22 cas, ROR=75,32 ; 95 % IC [46,95–120,81]), les statines (12 cas, ROR=10,83 ; 95 % IC [5,93-19,78]), les vaccins (ROR=3.40 ; 95 % CI [1.49–7.75]), les biphosphonates (ROR=11,71 ; 95 % IC [4,31–31,84]), les inhibiteurs de pompe à proton (ROR=5,72 ; 95 % IC [2,33–14,06]), et les agonistes dopaminergiques (ROR=16,25 ; 95 % IC [5,15–51,27]). Les anti-TNF alpha, bien que rapportés dans 9 cas, ne montraient pas de disproportionnalité significative (ROR=1,7 ; 95 % IC [0,8–3,3]). Au sein de la base de donnée française de pharmacovigilance, 13 cas ont été identifiés, associés à 16 médicaments imputables. Ces cas présentaient une bonne réponse aux corticoïdes, une hyperéosinophilie importante (médiane 1627/mm3 IIQ [1305–2174]) et une proportion inhabituelle (30,8 %) en comparaison d’autres séries d’atteinte de la tête et du cou.
Discussion |
Cette étude permet d’identifier des médicaments possiblement imputables dans la survenue d’une fasciite à éosinophiles, notamment les inhibiteurs de checkpoint et les statines. Les cas pharmaco-induits semblent se présenter avec une proportion plus importante d’atteinte de la tête et du cou et une hyperéosinophilie importante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fasciite à éosinophiles, Immunothérapie, Pharmacovigilance, Statines
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A142-A143 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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