Effets biologiques des traitements adjuvants dans les nécrolyses épidermiques - 20/11/21
Groupe toxiTEN-ERN Skin
Résumé |
Introduction |
Il n’y a pas de consensus sur l’utilisation de traitements immunomodulateurs en phase aiguë des nécrolyses épidermiques (NE, syndromes de Stevens–Johnson et de Lyell). Alors que leur efficacité n’est pas prouvée, leurs effets biologiques sont peu étudiés. L’objectif de cette étude était d’explorer les effets biologiques des immunoglobulines intraveineuses (IGIV), de la ciclosporine (CSA) et des soins de support seuls (SSS) et de corréler ces résultats à l’évolution clinique.
Matériel et méthodes |
Dans cette étude bicentrique rétrospective, nous avons inclus 16 patients atteints de NE avec prélèvements séquentiels en phase aiguë. Huit étaient d’un même centre et traités par IGIV, et 8 d’un autre centre, traités par CSA (n=4) ou SSS (n=4), selon les habitudes locales. Nous avons dosé dans les sérums prélevés à l’admission, 5 à 7 jours et 21 jours après le début du traitement, 182 protéines associées à l’inflammation par technique de protéomique haut débit (OLINK), les taux de perforine, granzyme B et granulysine par ELISA. Les résultats ont été comparés à des donneurs sains (n=10). L’ARN issu de biopsies cutanées pré-traitement a été analysé par Nanostring.
Résultats |
(si adapté) : 1/Dosages initiaux : les taux de chemokines (ex : CXCL9, CXCL10, CXCL11), de cytokines Th1 (ex : IFNγ) et de granulysine étaient très élevés, et celui de protéines régulatrices (ex : DNER ou DCBLD2) diminués par rapport à des donneurs sains. Il n’y avait pas de différence significative entre les 3 groupes. Peu de protéines avaient des taux significativement différents selon de la sévérité clinique (CD8, TGFβ, IL-33, CX3CL1, CCL11, IL17C, GDNF, ITM2A et IRAK1). La surexpression de cytokines Th1 était corrélée à l’augmentation des ARN messagers correspondants dans les biopsies lésionnelles. 2/Dosages séquentiels: les dynamiques d’évolution des marqueurs de l’inflammation étaient très différentes entre les 3 groupes alors que l’évolution clinique ne montrait pas de différence de morbi-mortalité. Alors que chez les patients sous IGIV ou CSA, les protéines de l’inflammation Th1 diminuaient dès j5–7, ceci n’étant observé qu’à j21 dans le groupe SSS. On observait dans le groupe SSS une augmentation de protéines régulatrices (TGFβ, DCBLD2) et associées au TNF (TWEAK, TRANCE, TRAIL).
Discussion |
Malgré des limites liées au petit nombre de patients et à leur gravité hétérogène dans les trois groupes, notre étude montre que IGIV, CSA et SSS ont des effets différents sur la réponse inflammatoire systémique dans la NE, sans conséquence clinique à court terme. De futures études prospectives sur l’efficacité des traitements systémiques dans la NE devront intégrer une étude dynamique de la réponse inflammatoire systémique et cutanée pour préciser sa corrélation avec l’évolution clinique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nécrolyses épidermiques, Profil protéomique, Immunomodulateurs
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A151 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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