Érythème pigmenté fixe au Moringa oleifera - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
L’érythème pigmenté fixe (EPF) est une toxidermie généralement secondaire à une prise médicamenteuse mais quelques cas sont rapportés dans la littérature avec des prises alimentaires, des boissons à base de quinine ou des plantes sous la terminologie « fixed food eruption ». Nous rapportons un cas d’érythème pigmenté fixe au Moringa oleifera avec test de réintroduction positive.
Matériel et méthodes |
Une femme de 60 ans, aux antécédents d’asthme rapportait la survenue depuis 2020 de 5 épisodes stéréotypés de macules érythémateuses localisées toujours au même endroit sur le corps et le visage. Les premières poussées n’avaient pas laissé de séquelles pigmentées. Les dernières poussées étaient plus profuses avec notamment des lésions bulleuses au visage. Une biopsie cutanée réalisée sur une lésion récente était compatible avec un EPF. L’interrogatoire ne retrouvait aucune prise médicamenteuse intermittente pouvant expliquer les poussées. La patiente ayant d’elle-même suspecté le M. oleifera en poudre, avait volontairement repris une pincée de poudre de Moringa avec rechute de l’éruption 8 heures après. Le patch-test au M. oleifera dilué à 30 % dans la vaseline sur une ancienne lésion pigmentée était resté négatif.
Discussion |
M. oleifera, appelé arbre aux miracles est un arbre des régions himalayennes du nord-ouest de l’Inde utilisé depuis des années pour ses vertus médicinales. Toutes les parties de la plante sont utilisées : écorce, racines, feuilles, fleurs et graines. Il est aussi utilisé comme complément alimentaire et dans des cosmétiques. Les feuilles auraient des propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires, immunomodulatrices et anticancéreuses.
L’analyse de la littérature des réactions allergique au Moringa est pauvre. Outre un cas d’EPF similaire au notre, un cas de syndrome de Stevens–Johnson, un cas d’anaphylaxie et un asthme professionnel sont rapportés. Chez notre patiente, le test de réintroduction positif, même en l’absence de patch-test positif permet de confirmer le diagnostic d’EPF au M. oleifera. L’engouement pour les produits naturels, considérés le plus souvent anodins par les patients et donc non signalés doit inciter le clinicien à élargir l’interrogatoire policier face à un EPF non seulement aux prises médicamenteuses mais aussi aux prises alimentaires, boissons à base de quinine et compléments alimentaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Érythème pigmenté fixe, Moringa oleifera, Toxidermie
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A155 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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