Pustulose exanthémateuse aiguë généralisée liée à la duloxétine - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La duloxétine est un antidépresseur de la classe des inhibiteurs mixtes de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA). Les effets indésirables d’hypersensibilité cutanée décrits dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) des spécialités contenant de la duloxétine comprennent : les vascularites cutanées (très rare), le syndrome de Stevens–Johnson (rare), l’œdème de Quincke (rare), l’urticaire (peu fréquente) et la dermatite de contact (peu fréquente). La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) n’y figure pas.
Matériel et méthodes |
Nous rapportons le cas d’une patiente de 65 ans suivie pour un syndrome dépressif. Son traitement antidépresseur par venlafaxine avait été relayé par de la duloxétine (60mg/j). La patiente consultait 11 jours après le début de ce traitement pour une éruption des plis inguinaux. Un traitement par amoxicilline était alors mis en place, puis stoppé 4 jours plus tard devant l’absence de rémission des lésions cutanées. La patiente était admise dans le service de dermatologie 20 jours après le début de son éruption cutanée du fait de l’apparition de pustules du tronc, des membres, et du dos. L’examen anatomopathologique de la biopsie cutanée confirmait une PEAG. Une réactivation virale à EBV était trouvée lors du bilan. Un traitement par propionate de clobétasol topique permit l’évolution favorable de la toxidermie.
Discussion |
Face à l’absence de cas publiés de PEAG imputable à la duloxétine (recherche sur PUBMED® et Google Scholar®), nous avons interrogé la base de pharmacovigilance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), VIGILYZE. Nous avons retrouvé seulement 3 cas de PEAG imputables à la duloxétine :
– un cas français de PEAG 4 mois après l’augmentation de dose de duloxétine et 9 mois après l’introduction de lamotrigine. Les lésions ont régressé en 6 semaines après l’arrêt des deux médicaments. La lamotrigine est un médicament co-suspect fortement imputable. Des cas de PEAG sous lamotrigine sont en effet décrits dans la littérature ;
– un cas japonais, avec très peu de données cliniques mais sans traitement co-suspect décrit ;
– un cas suisse chez une patiente de 55 ans, avec apparition d’une PEAG à j5 du début d’un traitement par duloxétine, sans autre médicament co-suspect.
En conclusion, nous rapportons le premier cas publié de PEAG induite par la duloxétine. Seuls 3 cas de PEAG imputables à la duloxétine sont trouvés dans la base OMS de pharmacovigilance. Compte tenu de la forte prescription de cet antidépresseur, ce médicament semble exceptionnellement inducteur de PEAG. Il est néanmoins important de ne pas éliminer la duloxétine de la liste des médicaments imputables dans le cadre d’une PEAG.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Duloxétine, Pustulose exanthémateuse aiguë généralisée, Toxidermies
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A158-A159 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?