Une rare variante pustulo-bulleuse de SDRIFE due à l’acide tiaprofénique - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le symmetrical drug related intertriginous flexural exanthema (SDRIFE) antérieurement connu sous le nom de syndrome babouin, est une forme rare de toxidermie, localisée typiquement au niveau de la région fessière et des plis de flexion. Elle survient après administration systémique d’un allergène chez des patients précédemment sensibilisés.
Ici, nous rapportons le cas d’un patient diagnostiqué de toxidermie type SDRIFE dans sa rare variante pustulo-bulleuse après prise d’acide tiaprofénique.
Matériel et méthodes |
Un patient âgé de 32 ans, s’est présenté pour une éruption polymorphe prurigineuse évoluant depuis 3 jours avec notion d’automédication antérieure à l’acide tiaprofénique pour des odontalgies. L’examen clinique avait montré un patient conscient et apyrétique, une éruption maculopapuleuse surmontée de lésions pustulo-bulleuses par endroits, confluente et symétrique, siégeant au niveau de la région fessière, des plis axillaire et poplités ainsi qu’au niveau périflexural. Le reste de l’examen n’avait pas trouvé de signes systémiques, ni œdème du visage, ni adénopathies périphériques ni atteinte des muqueuses. Les sérologies parvovirus B19, VIH ainsi que la recherche d’anticorps antinucléaires et d’ANCA étaient négatives; la biopsie cutanée a montré l’aspect d’un épiderme spongiotique avec présence de pustules sous-cornées, des nécroses kératinocytaires et un aspect de bulle sous épidermique. Le diagnostic de SDRIFE a été donc retenu avec arrêt de l’acide tiaprofénique et administration des dermocorticoïdes, avec régression complète de l’éruption cutanée en 10 jours.
Discussion |
Le SDRIFE est une toxidermie rare. C’est une réaction d’hypersensibilité type IV de pathogénie inconnue à prédominance masculine. Le diagnostic positif est basé sur 5 critères : exposition à un médicament systémique, érythème de la région fessière inguinale ou axillaire, atteinte d’au moins un site intertrigineux, symétrie, et absence de signes systémiques. Bien que les médicaments les plus incriminés soient les bêtalactamines, environ 50 médicaments ont été signalés à ce jour pouvant induire le SDRIFE. Les tests cutanés sont positifs dans seulement 50 % des cas, l’histopathologie est non spécifique, montrant à la fois des nécroses kératinocytaires et une spongiose.
L’originalité de notre travail réside dans la présentation clinique rare et inhabituelle de la variante pustulo-bulleuse de SDRIFE ainsi que l’incrimination de l’acide tiaprofénique qui, à notre connaissance, a été rarement rapportée dans la littérature comme agent causal.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acide tiaprofénique, SDRIFE
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A162 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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