S'abonner

Rémission de longue durée sous mogamulizumab d’un syndrome de Sézary transformé, réfractaire, hyperprogresseur - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.063 
Margot Common 1, , Chirine Rezzag-Mahcene 2, Emilie Criquet 1, Marine Ehret 3, Laetitia Visseaux 4, Caroline Ram-Wolff 2, Martine Bagot 2, Florent Grange 5
1 Dermatologie, CHU Robert-Debré, Reims 
2 Dermatologie, CHU Saint-Louis, Paris 
3 Dermatologie – oncologie, institut Jean-Godinot, Reims 
4 Dermatologie, clinique Reims Bezannes, Bezannes 
5 Dermatologie, CH de Valence, Valence, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mogamulizumab (MGZ) a une AMM depuis 2018 pour le mycosis fongoïde (MF) ou le syndrome de Sézary (SS) après au moins un traitement systémique. Son profil d’efficacité le positionne avant tout dans le SS, tandis que les formes « transformées » qui étaient exclues de l’essai de phase 3 sont classiquement considérées comme réfractaires. Depuis le décret de mars 2021 (fin de la période « post-ATU »), sa prise en charge n’est plus financée, rendant son accès très difficile pour les patients. Nous rapportons l’observation d’un patient ayant obtenu une rémission de longue durée d’un SS transformé en échec de tous les traitements antérieurs.

Matériel et méthodes

Un homme de 57 ans, développait très rapidement fin 2017 une érythrodermie très intense avec altération de l’état général et polyadénopathies. Histologiquement, il existait un infiltrat dermique dense, parfois nodulaire, de lymphocytes atypiques CD4+, PD1+, Ki67 à 40 %, avec épidermotropisme, comportant plus de 25 % de grandes cellules CD30+. Un clone T identique était trouvé dans la peau et le sang. L’évaluation sanguine montrait 27 G/L de leucocytes dont 13 G/L de cellules de Sézary, et>10G/L de lymphocytes T CD4+/CD26-, CD4+/CD7-, et CD158k+. L’envahissement ganglionnaire massif était confirmé par le TEP TDM et la biopsie ganglionnaire. On concluait à un SS de stade T4N3M0B2b, cytologiquement transformé. Les traitements successifs par interféron-photophorèses, gemcitabine, doxorubicine liposomale pegylée, n’empêchaient pas la progression. La tolérance était mauvaise, avec notamment un syndrome de fuite capillaire majeur sous gemcitabine, récidivant sous doxorubicine, imposant des hospitalisations prolongées. Le MGZ était alors introduit en 4e ligne, en phase d’échappement rapide avec hyperleucocytose à 61G/L dont 38G/L de cellules d’allure lymphocytaire. Une réponse cutanée quasi complète survenait en 1 mois, suivie d’une réponse sanguine complète à 6 semaines et ganglionnaire complète à la 1re réévaluation morpho-métabolique à M4. Cette réponse tri-compartimentale se maintient à 4 ans.

Discussion

Dans l’étude de phase 3 MAVORIC, la médiane de survie sans progression du sous-groupe SS était de 13,3 mois dans le bras MGZ, contre 3,1 mois dans le bras vorinostat. Le recul était insuffisant pour observer des réponses prolongées, mais de telles réponses ont été rapportées depuis, se maintenant même après arrêt du traitement (Bonnet et al., 2019). Les patients avec une forme transformée de MF ou SS ne sont habituellement pas retenus pour recevoir le MGZ. La réponse spectaculaire et prolongée chez notre patient dans un contexte d’hyperprogression, associée à une excellente tolérance, montre qu’un bénéfice majeur peut être obtenu dans cette situation. Ce type de réponse n’est pas obtenu avec d’autres traitements. Une évolution des conditions réglementaires d’accès au MGZ paraît urgente.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lymphome T, mogamulizumab, Syndrome de Sézary


Plan


© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 1 - N° 8S1

P. A167-A168 - décembre 2021 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Association d’une leucémie à grands lymphocytes granuleux et d’un lymphome T cutané aux caractéristiques phénotypiques atypiques
  • Mathilde Amiot, Hélène Moins-Teisserenc, Martine Bagot, Jean Michel Cayuela, Adèle De Masson, Jean David Bouaziz, Caroline Ram-Wolff
| Article suivant Article suivant
  • Évaluation de l’apprentissage de la dermoscopie après une journée de formation auprès de médecins généralistes français sur le dépistage des tumeurs cutanées
  • Fanny P. Gohard, Aurélie Gaultier, Héloïse Schmeltz, Cédric Rat, Gaëlle Quereux, Lise Boussemart

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.