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Effets secondaires cutanés des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire utilisés en oncologie : étude prospective - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.080 
Emilie Criquet 1, , Kévin Didier 1, 2, Amelie Servettaz 1, 2, Laetitia Visseaux 1, Marine Ehret 1, Florent Grange 1
1 Dermatologie 
2 Médecine interne, CHU de Reims, Reims, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) se sont imposés comme un traitement majeur, non seulement du mélanome, mais de nombreux cancers. Parmi leurs nombreux effets secondaires (ES) immuno-induits, les ES cutanés (ESC) sont classiquement les plus fréquents (13 à 40 %). Toutefois, ils n’ont été rapportés dans les grands essais cliniques que sous des termes vagues (tel “rash”) et les études prospectives avec expertise dermatologique sont exceptionnelles.

Matériel et méthodes

Les patients majeurs débutant dans notre institution un 1er traitement par ICI (ipilimumab et/ou nivolumab, pembrolizumab, cémiplimab, atézolizumab, avélumab ou darvélumab) entre décembre 2019 et septembre 2020 et ayant signé un consentement éclairé, étaient examinés par le même dermatologue à J0, 2 mois et 4 mois. Ce suivi prospectif était complété par une revue rétrospective des dossiers en février 2021. Un questionnaire standardisé était utilisé et chaque ESC était caractérisé, décrit avec précision et suivi. Les ES non cutanés étaient également recueillis.

Résultats

Parmi 53 patients inclus (23 femmes et 30 hommes), traités pour un mélanome (n=27), un carcinome épidermoïde cutané (n=3), un carcinome de Merkel (n=3), un cancer du poumon (n=11) ou de l’estomac (n=3), 21 (40%) ont développé 30 ESC, de grade 1 (n=16), 2 (n=12) ou 3 (n=2), sans différence de grade selon le traitement. Huit patients ont eu un prurit, généralement intense (EVA : 2 à 10 ; médiane 6) souvent associé à une autre dermatose (6 cas) ; 7 patients ont développé une dermatose lichénoïde (lichen plan : 4 ; kératoses lichénoïdes solitaires : 3) ; 2 patients un psoriasis de novo dont 1 sévère (grade 3) et précoce, 3 semaines après la 1ère perfusion; 4 patients (9,4 %), tous traités pour mélanome, ont développé après un délai médian de 8,5 semaines un vitiligo de sémiologie particulière, incluant un phénomène de Sutton généralisé, une poliose des cils ou des sourcils, ou une localisation régionale autour de sites tumoraux cutanéo-ganglionnaire préalablement opérés ; 1 patiente a développé une pemphigoïde bulleuse (PB) tandis qu’une autre n’a pas eu de réactivation d’une PB antérieure. L’ipilimumab était significativement associé à un taux plus élevé d’ES de tous types, mais pas d’ESC.

Discussion

Cette étude prospective avec expertise dermatologique confirme la forte incidence des ESC. Les dermatoses lichénoïdes (kératoses lichénoïdes solitaires, lichen plan) et le prurit sont les plus fréquents. Le vitiligo, bien que classiquement tardif, peut être détecté précocement par un examen dermatologique systématique. Les ESC peuvent être prédictifs d’une réponse au traitement, mais aussi conditionner son arrêt s’ils sont sévères ou mal pris en charge. Le suivi dermatologique des patients traités par ICI parait important pour tout type de cancer.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Effet indésirable cutané, Immunochimiothérapie, Inhibiteur de point de contrôle immunitaire, Mélanome


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Vol 1 - N° 8S1

P. A176 - décembre 2021 Retour au numéro
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