Rechallenge efficace dans le carcinome à cellules de Merkel - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est un cancer neuroendocrine cutané rare dont le risque d’évolution métastatique est élevé et précoce. Le traitement historique des formes métastatiques reposait sur une polychimiothérapie avec des taux de réponse faible et de courte durée (médiane de réponse de 3 mois). L’immunothérapie (IT) par avélumab (anti-PD-L1) a modifié le pronostic de ses patients avec 40 % de réponse maintenue à 3 ans et représente aujourd’hui le traitement de 1ère intention des formes métastatiques. La durée optimale de traitement et l’efficacité d’un rechallenge ne sont pas définies. Nous rapportons le 1ercas de rechallenge efficace chez un patient traité par avélumab pour un CCM métastatique.
Matériel et méthodes |
En juin 2016 un homme de 68 ans sans antécédent était pris en charge pour un CCM localisé à la joue sans atteinte à distance (T4N0M0). A 4 mois de l’exérèse chirurgicale et de la radiothérapie, la réévaluation mettait en évidence une récidive ganglionnaire (T4N2M0) traitée par radiothérapie. À 1 an du diagnostic, un traitement par avélumab 10mg/kg/2 semaines était débuté pour progression hépatique et pancréatique (T4N2M1c). Le patient était en réponse complète (RC) à 3 mois du début de l’IT. Après 28 mois de traitement, devant la RC prolongée et le souhait du patient, l’avélumab était interrompu. Le patient présentait une récidive précoce 3 mois plus tard au niveau rétropéritonéal. Compte tenu de la réponse initiale prolongée, de la tolérance et de l’état général du patient (ECOG 0) l’avélumab était réintroduit permettant une RC à 2 mois de la réintroduction. Actuellement le patient est toujours traité et la RC maintenue.
Discussion |
Les données concernant l’efficacité d’un rechallenge par IT sont hétérogènes et varient selon le type de cancer. A notre connaissance, il n’existe qu’une étude évaluant les résultats d’un rechallenge dans le CCM. Dans cette étude, 8 patients étaient rechallengés. Deux patients en RC ont arrêté l’IT à 6 et 8 mois pour toxicité. Au rechallenge, la meilleure réponse obtenue était une réponse partielle. Aucun des 8 patients n’a obtenu une RC au rechallenge. Le traitement était significativement plus court chez les patients en RC par rapport à notre cas traité pendant 28 mois à la première session. Cela pourrait expliquer l’absence de RC au rechallenge dans l’étude allemande. Seul un patient a été retraité par aéelumab tandis que les autres ont changé d’anti PD(L)-1.
Conclusion |
Il s’agit du 1er cas de rechallenge efficace avec le même anti-PD-L1 chez un patient avec un CCM ayant arrêté l’IT après avoir obtenu une réponse durable sans toxicité. Contrairement au mélanome peu de données sont disponibles pour le CCM sur la possibilité d’arrêter l’IT chez les patients répondeurs. La rechute précoce à l’arrêt suggère que l’avélumab ne doit pas être arrêté trop tôt et qu’un suivi rapproché est indispensable. Reprendre la même IT semble être une bonne option en cas de rechute.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Avélumab, Carcinome à cellules de Merkel, Rechallenge
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A182-A183 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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