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Myopathie nécrosante chez un patient atteint d’un mélanome avancé traité par immunothérapie après une vaccination contre la COVID-19 - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.099 
Manon L. Blaise 1, , Fanny Rocher 2, Hélène Spittler 3, Adrien Sanchez 1, Catherine Butori 4, Lucia Coco 5, Angela Puma 6, Arnaud Martel 7, Géraldine Gonfrier 8, Thierry Passeron 1, 9, Henri Montaudie 1, 9
1 Dermatologie 
2 Pharmacovigilance 
3 Médecine Physique et Réadaptation 
4 Anatomopathologie 
5 Radiologie 
6 Neurologie 
7 Ophtalmologie 
8 Virologie, CHU de Nice 
9 INSERM U1065, Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire, Nice, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’association ipilimumab (IPI)+nivolumab (NIVO) offre un taux de réponse et de guérison supérieur aux anti-PD1 en monothérapie mais expose à des événements indésirables immunitaires (EII) plus fréquents. La COVID-19 a tué plus de 3M de personnes. Comme les patients atteints de cancers sont particulièrement exposés aux formes sévères/mortelles, la vaccination est recommandée. Il n’existe pas de données testant la relation entre vaccination et développement/exacerbation des EII au cours du traitement par ICI. Nous rapportons un cas de myopathie nécrosante survenue 10jours après la vaccination contre la COVID-19 chez un patient atteint d’un mélanome avancé traité par IPI+NIVO.

Matériel et méthodes

Un homme de 43 ans était inclus en 2015 dans l’essai adjuvant EORTC MK-3475 (pembrolizumab vs. placebo) pour un mélanome stade IIIb. E n 02/2021 une récidive ganglionnaire lombo-aortique, non opérable survenait. Malgré un statut BRAF (+) et une levée d’aveugle révélant qu’il avait reçu le pembrolizumab (sans EII à l’époque), un traitement par IPI+NIVO était alors débuté. Il recevait sa 1ère et 2e injection les 25/02 et 19/03/21. Le 12/03, il recevait sa 1ère dose de vaccin COVID-19 (Pfizer/BioNTech), sans réaction immédiate. Le 22/03 il développait un tableau associant: myalgies, faiblesse musculaire des membres, dysphagie, dyspnée, dysphonie et diplopie bilatérale avec rhabdomyolyse (CK 12647 U/L). Le bilan immunologique revenait négatif. L’ENMG décrivait un syndrome myogène. L’IRM musculaire révélait un aspect de myosite (muscles rotateurs du cou/de la cuisse) et l’histologie retrouvait un aspect de myopathie inflammatoire avec nécrose multifocale de myocytes et infiltrat inflammatoire à prédominance macrophagique. Le diagnostic de myopathie nécrosante grade IV était retenu. L’immunothérapie était arrêtée et une corticothérapie (bolus puis per os) permettait une amélioration progressive. Le patient est toujours sous corticothérapie orale, la surveillance oncologique montre à ce jour une réponse partielle. La 2e injection du vaccin n’a pas été faite d’autant plus que les IgG étaient fortement positives.

Discussion

Des myosites secondaires aux ICI, au COVID-19 et de façon plus anecdotique à la vaccination ont été rapportées. Ici, l’association temporelle étroite de la bi-ICI et du diagnostic de myopathie suggère que la myopathie est un EII et que la vaccination a contribué au développement de la myopathie par un effet de boost immunitaire. Le scénario inverse ne peut être exclu. Parce que de plus en plus de patients traités par ICI seront vaccinés dans les prochains mois, les cliniciens doivent être conscients de cette association potentielle du vaccin COVID-19 et de l’exacerbation des EII. Des données prospectives de pharmacovigilance sont nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunothérapie, Ipilimumab, Myopathie nécrosante, Myosite, Nivolumab, Vaccin COVID-19


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Vol 1 - N° 8S1

P. A185-A186 - décembre 2021 Retour au numéro
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  • Anasarque chyleuse sur immuno-toxicité lymphatique du nivolumab chez une patiente avec mélanome métastatique
  • Hélène Traineau, Ouidad Zehou, Giuliana Amaddeo, Stéphane Vignes, Lionel Arrive, Arnaud Jannic, Saskia Oro, Vincent Leroy, Charlotte Bernigaud
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  • Gilles Battesti, Caroline Ram-Wolff, Gabor Dobos, François Aubin, Marie-Paule Algros, Emmanuella Guenova, Pascal Joly, Philippe Courville, Samia Mourah, Jean-Michel Cayuela, Hélène Moins-Teisserenc, Maxime Battistella, Marie-Dominique Vignon-Pennamen, Jacqueline Rivet, Martine Bagot, Adèle de Masson, et Groupe Français d’Etude des Lymphomes Cutanés

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