Étude contrôlée randomisée évaluant l’impact de l’éducation thérapeutique dans la prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La dermatite atopique (DA) est la maladie inflammatoire chronique de la peau la plus fréquente dans la population pédiatrique, avec une prévalence estimée à 20 %. Elle affecte la qualité de vie du patient et de sa famille en générant un prurit chronique insomniant et des lésions cutanées affichantes, douloureuses et sujettes aux surinfections. Le traitement est complexe, demandant au patient des compétences d’auto-évaluation et d’auto-soins. Les échecs thérapeutiques sont fréquents et sont liés au manque d’observance du traitement, à une méconnaissance de la maladie, à la corticophobie, voire aux coûts des traitements. C’est dans ce cadre que s’intègre la notion d’éducation thérapeutique (ET). Le but de cette étude a été d’évaluer l’impact de l’ET sur la sévérité de la DA, sur la qualité de vie du patient et de sa famille et sur l’acquisition de nouvelles compétences.
Matériel et méthodes |
Étude multicentrique prospective contrôlée randomisée en simple aveugle concernant des patients de 0 à 18 ans, souffrant de DA modérée à sévère. Les patients provenant des consultations de dermatologie de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola et du CHU Saint-Pierre, présentant un SCORAD>25 ont été randomisés par nombres aléatoires en un groupe contrôle ayant uniquement des consultations et un groupe intervention, recevant en plus des séances individuelles d’ET par une infirmière spécialisée. Les patients ont été suivis durant un an, avec un diagnostic éducatif au moment de l’inclusion (M0), puis une évaluation après un mois (M1), à 6 mois (M6) et à 12 mois (M12). Le SCORAD, le PO-SCORAD, l’IDQOL et le DFIQ ont été évalués à chaque consultation ainsi que les compétences acquises sur base d’une grille d’évaluation.
Résultats |
Au total 62 patients ont été inclus dans notre étude, 30 % ont été perdus de vue. Après un an de suivi, on constate une amélioration significative du SCORAD (p<0,001), du PO-SCORAD (p<0,001), de l’IDQOL (p<0,003) et du DFIQ (p<0,001) dans le groupe intervention et dans le groupe contrôle de façon équivalente (p=0,65 ; p=0,833 ; p=0,302 ; p=0,56). Aucune différence n’a été constatée quant au nombre de compétences acquises entre les deux groupes (p=0,966).
Discussion |
Après un an, nous n’avons constaté aucun bénéfice de l’ET sur les scores de sévérité ni sur les scores de qualité de vie. Ces résultats se distinguent de ceux de la littérature et peuvent s’expliquer par une consultation plus longue dans les 2 groupes (45minutes dans le cadre de l’étude au lieu de 15) mais également faites par un dermatologue spécialisé en ET. La participation à une étude ainsi que l’utilisation du PO-SCORAD a pu augmenter la motivation du groupe contrôle. Les résultats favorables obtenus dans d’autres études pourraient être liés à « l’effet de groupe », alors que nous avons privilégié des séances individuelles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Éducation thérapeutique, SCORAD
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A217-A218 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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