Syndrome PASS (Pyoderma Gangrenosum, Acne, Ankylosing Spondylitis and suppurative hidradenitis) associé à un variant du gène NCSTN - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Le pyoderma gangrenosum, cause rare d’ulcère cutané, peut conduire au diagnostic de maladie auto-inflammatoire en cas d’atypie ou association à d’autres signes, sous-tendue par une mutation génétique. Nous rapportons le premier cas d’un syndrome PASS associé à un variant du gène NCSTN (Nicrastine).
Matériel et méthodes |
Un homme de 38 ans présentait depuis l’âge de 5 ans des épisodes d’ulcérations nécrotiques cutanées récidivants, de localisations inhabituelles sans facteur déclenchant, de résolution spontanée ou par traitement chirurgical. Ses antécédents comportaient une acné juvénile sévère, sans antécédent familial semblable. L’interrogatoire trouvait des arthralgies de hanche droite d’horaire inflammatoire. L’hémogramme et bilan de coagulation étaient normaux, sans stigmate d’auto-immunité ni syndrome inflammatoire. Le doppler éliminait une atteinte vasculaire. La biopsie des berges de l’ulcération était compatible avec le diagnostic de pyoderma gangrenosum. Le scanner du pied éliminait une ostéite, un abcès et retrouvait une enthésopathie du tendon d’Achille. Un traitement par corticothérapie générale 1mg/kg était débuté, associé à la dapsone 100mg/jour en raison d’une corticodépendance. L’IRM des articulations sacro-iliaques retenait une sacro-iliite évoquant le diagnostic de spondylarthrite ankylosante. Par conséquent un traitement par adalimumab 40mg tous les 15jours était introduit, avec rémission dermatologique et rhumatologique. Un syndrome PASS était suspecté, l’étude génétique par diagnostic moléculaire NGS trouvait le variant c.542T>C (p.Phe181Ser) de statut hétérozygote sur le gène NCSTN (nicrastine).
Discussion |
Les maladies auto-inflammatoires sont un groupe d’affections liées à une activation anormale des voies de signalisation de l’immunité innée en raison de mutations des gènes des voies de l’inflammation. Onze mutations connues du gène NCSTN sont responsables d’hidradenite suppurée, notamment dans le syndrome PASH (Pyoderma gangrenosum, Acne, et Hidradenite suppurée) mais aucun cas de syndrome PASS associé à ce gène n’a été rapporté. La nicrastine, protéine du complexe ɣ-sécrétase localisé sur la membrane cellulaire joue un rôle important dans la voie NOTCH impliquée dans l’homéostasie du follicule pileux et dans le fonctionnement normal du système immunitaire.
Conclusion |
Il s’agit du premier cas à notre connaissance de syndrome PASS associé à un variant du gène NCSTN, dont le lien de causalité reste à déterminer. Le rôle de l’IL-1 dans la physiopathologie de ce syndrome est également suggéré par certains auteurs, offrant des possibilités thérapeutiques intéressantes. Néanmoins selon les données de la littérature actuelle le traitement repose sur les anti-TNF-α.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nicrastine, PASS, Pyoderma gangrenosum, Spondylarthrite ankylosante
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A221-A222 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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