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Traitement par rétinoïdes oraux des maladies à papillomavirus humain : étude de 6 cas en vie réelle - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.196 
Florian Herms 1, , Vivien Béziat 2, Hélène Péré 3, David Veyer 3, Martine Bagot 1, Sébastien Fouéré 1
1 Service de Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, 75010 
2 Imagine Institute - Laboratory of Human Genetics of Infectious Diseases - Inserm/Université Paris Descartes - Unité 1163, 75015 
3 Service de Microbiologie - Hôpital Européen Georges Pompidou, 75015 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Plus de 200 papillomavirus humains (PVH) sont répertoriés, à l’origine de lésions cutanéomuqueuses variées bénignes ou malignes. Le traitement des lésions bénignes peut être mis à défaut par les traitements locaux de première intention (cryothérapie, acide salicylique, imiquimod, podophyllotoxine) et un traitement systémique s’avère nécessaire. Quelques études ont rapporté l’efficacité d’un traitement par rétinoïdes oraux (Oren-Shabtai M. et al, Dermatology 2021), mais il s’agit principalement de cas rapportés. L’objectif de notre étude était d’évaluer en vie réelle l’efficacité et la bonne tolérance de ces traitements y compris chez les patients immunodéprimés.

Matériel et méthodes

Tous les patients traités par rétinoïdes oraux vus au cours d’une consultation spécialisée en maladies complexes ou difficiles à traiter liées à PVH dans l’unité de Pathologies des Muqueuses du service de Dermatologie de l’Hôpital Saint-Louis ont été inclus. Les données démographiques ont été recueillies, ainsi que le typage PVH lorsqu’il était réalisé.

Résultats

Six patients (4 hommes, 2 femmes) d’âge médian=40 ans (18 à 64) ont été inclus. Quatre étaient immunodéprimés (2 greffés rénaux, 1 VIH contrôlée et 1 lupus systémique). Les traitements immunosuppresseurs comprenaient tous une tri-thérapie composée de : corticothérapie orale, mycophénolate mofétil et anti-calcineurine. La maladie à PVH évoluait en moyenne depuis 5 ans (1 à 10), était de présentation cutanée seule chez 1 patient (verrues palmo-plantaires), et cutanéo-muqueuse pour les autres (condylomes anaux, génitaux, papillomatose orale parfois associée à des lésions cutanées diffuses). Le typage PVH d’une lésion cutanée d’un patient greffé rénal retrouvait des PVH de type 18 et 66 (haut risque). Tous les patients étaient en échec d’au moins 2 traitements (2 à 4), comprenant toujours la cryothérapie. Quatre patients ont reçu de l’acitrétine à des doses comprises entre 10 et 35mg/j et 2 de l’isotrétinoïne à 5mg/j. Trois patients avaient un traitement associé par 5 fluorouracile topique ou imiquimod. Cinq patient ont eu une réponse objective (3 réponses partielles sous acitrétine, 2 réponses complètes (RC) sous isotrétinoïne et acitrétine) et 1 patiente avait une maladie stable sous isotrétinoïne (mais avec un suivi de 2 mois). La tolérance était correcte (xérose cutanée ou labiale chez 3 patients). Un patient en RC a constaté une rechute de la maladie après 1 mois d’arrêt.

Discussion

Ces données en vie réelle confirment l’efficacité d’un traitement par rétinoïdes oraux pour les patients (immunodéprimés ou non) atteints de maladie liée à PVH, aussi bien cutanée que muqueuse. L’échec de plusieurs traitements antérieurs ne remet pas en cause cette efficacité, et leur utilisation à faible dose permet de limiter le nombre et l’intensité des effets indésirables. Une étude prospective devra confirmer ces données.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acitrétine, Condylomes, Isotrétinoïne, Papillomavirus humain, Rétinoïdes, Verrues


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Vol 1 - N° 8S1

P. A234-A235 - décembre 2021 Retour au numéro
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