La leishmaniose cutanée de l’oreille, une localisation trompeuse : 35 cas - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
L’oreille constitue un site exceptionnel de leishmaniose cutanée, rarement rapporté dans la région méditerranéenne. L’objectif de notre travail était d’étudier les particularités épidémio-cliniques et thérapeutiques de la LC de l’oreille (LCO).
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive incluant tous les cas de LCO pendant une période de 20 ans (2001–2020) dans notre service de Dermatologie.
Résultats |
Nous avons colligé 35 patients âgés en moyenne de 16 ans (6 mois–55 ans). Le sex-ratio H/F était de 1,6. Tous nos patients habitaient ou avaient séjourné en zone d’endémie. L’aspect clinique des lésions était ulcéro-croûteux (16 cas), lupoïde (16 cas), nodulaire (2 cas) et verruqueux (1 cas). L’atteinte de l’oreille était isolée dans 25 % des cas avec une taille moyenne de 2cm. Les lésions siégeaient respectivement au niveau du lobule, pavillon et hélix dans 15, 14 et 6cas. L’atteinte était multiple dans la moitié des cas. Le frottis dermique était positif chez tous nos patients. Les complications étaient à type de réaction érysipéloïde dans 5 cas et une périchondrite dans 2 cas. Une hospitalisation était nécessaire dans 52 % des cas. L’antimoniate de méglumine (AM) en intramusculaire (IM) était utilisé dans 57 % des cas. Deux enfants avaient besoin d’une 2e cure. Un homme a eu une pancréatite médicamenteuse obligeant l’arrêt de l’AM et le relais par cryothérapie. Cette dernière était préconisée dans 15 cas (seule 17 %, associé à l’AM en IM 28 % et au métronidazole et/ou clarithromycine 30 % chacun). L’évolution était favorable au prix d’une cicatrice indélébile dans 60 % des cas.
Discussion |
Nous rapportons une large série de LCO dans une région endémique à Leishmania major. Elle se caractérise par la prédominance masculine (contrairement aux données antérieurs), la fréquence de l’atteinte isolée auriculaire et des formes ulcéro-croûteuses et lupoïdes. En effet, les présentations cliniques sont souvent trompeuses mimant des tableaux d’infections bactériennes. L’AM en IM, utilisé majoritairement chez nos patients, demeure le gold standard dans le traitement de la LCO. Néanmoins, la cryothérapie constitue une alternative avec un bon profil de tolérance. En conclusion, la LCO est une forme inhabituelle qui peut engendrer un retard diagnostique, même dans les pays endémiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antimoniate de méglumine, Leishmaniose cutanée
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A240-A241 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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