Infection cutanée du visage à Ochroconis mirabilis - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Ochroconis mirabilis, également appelé O. musae, espèce du genre mélanisé Ochroconis (Sympoventuriaceae, Venturiales) est un pathogène opportuniste chez l’homme immunocompétent. Son rôle dans la survenu d’une affection cutanée n’est que très peu connu.
Matériel et méthodes |
Nous rapportons ici le premier cas de mycose superficielle par O. mirabilis en Suisse.
Résultats |
Un homme de 26 ans en bonne santé s’est présenté à notre clinique dermatologique pour un prurit facial évoluant depuis 10jours. Une desquamation diffuse du visage sans érythème sous-jacent était présente. Il n’y avait pas d’hyperkératose folliculaire et aucune autre lésion cutanée. Le patient n’avait aucun contact direct avec des animaux et n’avait réalisé aucun voyage récent, ni aucune activité aquatique. Il n’avait appliqué aucun traitement topique sur son visage. L’analyse des squames de la peau a montré des spores sans filaments. La culture a montré un champignon dématié et du Candida parapsilosis se développant à partir de presque toutes les squames. L’examen microscopique du mycélium a montré des hyphes bruns avec quelques conidies bicellulaires, ce qui était évocateur d’O. mirabilis. L’identification a été confirmée par le séquençage de l’ADNr. La sensibilité aux antifongiques de la souche isolée a été déterminée montrant : itraconazole : 0,06mg/mL ; amphotericine B : 1mg/mL ; kétoconazole : 2mg/mL ; terbinafine : 2mg/mL ; griséofulvine>16mg/mL et fluconazole : >256mg/mL. Ces résultats concordaient avec les études in vitro et cliniques jusque-là décrites dans la littérature. Une guérison a été obtenue après un régime combiné de 15jours de crème et shampooing au kétoconazole.
Discussion |
C. parapsilosis est un saprophyte connu de la peau qui, lorsqu’il est présent en grande quantité, peut induire des intertrigos, des pustules ou des lésions muqueuses. À ce jour, la présentation clinique superficielle que nous rapportons ici, n’a jamais été décrite pour Candida, ce qui nous a conduits à le considérer comme un contaminant. Notre observation indique que chez l’homme, O. mirabilis peut soit induire une mycose superficielle sous forme d’une desquamation prurigineuse diffuse sans inflammation, soit induire une mycose profonde sous forme de papules et nodules comme ceci a été décrit dans la littérature.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mycose, Ochroconis mirabilis, Ochroconis musae
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A244 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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