S'abonner

Infliximab et état réactionnel lépreux de type 1 - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.221 
Julie Valentin 1, , Kinan Drak Alsibai 2, Chloé Bertin 1, Pierre Couppie 1, 3, Romain Blaizot 1, 3
1 Dermatologie 
2 Laboratoire d’anatomopathologie, centre hospitalier de Cayenne, Cayenne, Guyane française 
3 Tropical Biome and Immunophysiopathology (TBIP), université de Lille, CNRS, Inserm, Institut Pasteur de Lille, U1019-UMR9017-CIIL-centre d’infection et d’immunité de Lille, centre hospitalier de Cayenne, université de Guyane, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La lèpre est une maladie tropicale négligée à incubation longue, due à Mycobacterium leprae ou M. lepromatis, qui ont un tropisme cutané et nerveux. Les états réactionnels (ER) de type 1 (réaction d’hypersensibilité avec augmentation de l’immunité cellulaire) ou 2 (réaction à complexes immuns), sont dues à une modification de la réponse immunitaire anti-bacillaire de l’hôte et peuvent survenir avant, pendant ou après traitement. Ils concernent 30 à 50 % des patients, cependant leur prise en charge n’est pas codifiée et les options thérapeutiques peu nombreuses. Nous présentons le cas d’un patient ayant un ER 1 et une corticodépendance, traité avec succès par infliximab.

Matériel et méthodes

Le patient était un homme de 50 ans, dont la lèpre était diagnostiquée en 2015 sur un suc dermique pratiqué en dispensaire, et la forme borderline multibacillaire confirmée après 6 mois de polychimiothérapie (PCT) sur une biopsie cutanée. Devant l’index bacillaire toujours élevé après 1 an de PCT, le traitement était poursuivi pour 6 mois supplémentaires. Le patient était perdu de vue, et se présentait 16 mois après l’arrêt de la PCT avec un ER 2 à type d’érythème noueux lépreux. Des BAAR étaient trouvés à la biopsie, une PCT était reprise, associée aux corticoïdes (1mg/kg/jour) et à de la pentoxifylline (400mg 2 fois par jour). Au sevrage des corticoïdes, il présentait une névrite sciatique poplitée externe, traitée par neurolyse et reprise des corticoïdes. Le patient s’est ensuite auto-médiqué plusieurs mois par corticoïdes>1mg/kg/jour pour des douleurs neuropathiques. Les corticoïdes ont finalement été diminués à 20mg/jour, 17 mois après la seconde introduction de PCT, mais il présentait en juin 2020 une névrite cubitale droite. Un traitement par infliximab 5mg/kg était décidé et il a reçu 3 perfusions à S0–S1–S6, permettant la résolution de sa névrite. Il ne présentait pas de récidive à 8 mois malgré l’arrêt des corticoïdes.

Discussion

Notre patient, sous corticoïdes depuis plus d’un an, avait développé une corticodépendance. Il avait aussi reçu de la pentoxifylline, qui permet théoriquement la diminution de la production de TNF mais montrait une efficacité insuffisante. Du fait de son mésusage en corticoïdes, la ciclosporine et le méthotrexate n’étaient pas retenus. Les ER de type 1 se caractérisent par un taux circulant de TNFα élevé, aussi les anti- TNFα semblent être une option thérapeutique intéressante. Pour notre patient, le secukinumab était discuté car efficace à visée d’épargne cortisonique dans une série indienne, mais était indisponible dans notre centre. L’infliximab était administré avec un excellent résultat clinique, permettant le sevrage des corticoïdes. Les anti-TNFα semblent constituer une alternative intéressante pour la prise en charge des ER lépreux à visée d’épargne cortisonique. Des essais thérapeutiques sont nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Infliximab, Lèpre, Réaction de réversion


Plan


© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 1 - N° 8S1

P. A246-A247 - décembre 2021 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Leishmaniose cutanéomuqueuse à Leishmania braziliensis confondue pendant quatre ans avec une sarcoïdose
  • Camille Wagner, Guillaume Gregorowicz, Alison Blind, Charlotte Klein, Carine Merklen, Ahmed Abou Bacar, Christophe Ravel, Antoine Mahé, Elodie Birckel
| Article suivant Article suivant
  • Le devenir à long terme des engelures induites par une exposition au SARS-CoV-2
  • Florence Poizeau, Sébastien Barbarot, Yannick Le Corre, Emilie Brenaut, Mahtab Samimi, Hélène Aubert, Alexis Toubel, Alain Dupuy

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.