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Syphilis secondaire imitant une localisation cutanée de lymphome T angio-immunoblastique - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.226 
Bénédicte Chaine-Sidibé 1, Nicolas Ortonne 2, Eduardo Marinho 2, Martine Bagot 3, Sébastien Fouéré 1,
1 Service de dermatologie - centre de pathologie génitale et des IST, AP–HP–hôpital Saint-Louis 
2 Département de pathologie, AP–HP-hôpital Henri-Mondor 
3 Service de dermatologie, AP–HP-hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La syphilis est connue pour simuler d’autres dermatoses. Nous en rapportons ici une présentation inédite sous la forme de lésions cutanées évocatrices cliniquement et histologiquement de lymphome T angioimmunoblastique (LTAI).

Matériel et méthodes

Un patient de 48 ans, bien contrôlé d’une infection VIH consultait pour une l’éruption de grandes macules érythémateuses non confluentes des membres inférieurs et d’une lésion nodulaire de l’épaule droite. Il appliquait de la bêtaméthasone topique dans l’hypothèse d’un psoriasis, sans efficacité nette. Sevré, le patient était revu 1 mois plus tard avec une franche aggravation des lésions existantes devenues violines, infiltrées voire nodulaires et l’apparition de nouveaux éléments (mollets, tronc). Une biopsie était alors effectuée dans l’hypothèse d’un lymphome malgré l’absence d’altération de l’état général et d’adénopathie périphérique. L’examen histologique et immunohistochimique trouvait un infiltrat dermohypodermique dense fait de plages plasmocytaires associées à des cellules multinucléées pour certaines épithélioïdes et surtout de lymphocytes T de phénotype T helper folliculaire (TfH) CD 3+/CD 7+/CD30-CXCL13+/ICOS/PD1 évocateur du diagnostic de LTAI. La mise en évidence d’une population monoclonale T majoritaire dans l’infiltrat venait renforcer cette hypothèse. Dix jours plus tard le patient revenait en consultation sans aucune lésion visible, celles-ci ayant disparu quelques jours après une injection de benzathine-pénicilline justifiée par une sérologie syphilitique positive (RPR 64 CLIA-TP+) lors du bilan de routine d’infection à VIH. L’immunohistochimie avec anticorps anti-tréponème permettait de trouver une image de bacilles spiralés dans l’infiltrat, confirmant le caractère syphilitique de la lésion.

Discussion

Si un certain nombre de publications ont rapporté des présentations pseudo lymphomateuses de la syphilis, il s’agissait en général d’adénopathies suspectes ou plus rarement d’atteintes digestives de l’infection, pour lesquelles l’histologie permettait d’élucider rapidement le diagnostic. Plus rares sont les lésions cutanées trompeuses dont l’histologie reste en faveur de lymphome. Deux présentations cliniques sont rapportées: lésions nodulaires ou lésions ulcéro-nécrotiques. Elles correspondent à des histologies évoquant dans le premier cas (le plus fréquent) des proliférations B type lymphome de la zone marginale ou même Hodgkin et dans le second, à des papuloses lymphomatoïdes, des lymphomes T périphériques sans plus de précision ou des lymphomes T CD8 agressifs. Dans un seul autre cas à notre connaissance une population clonale T majoritaire a été mise en évidence. L’aspect de LTAI, quant à lui, semble inédit. En conclusion, comme il est habituel avec les sérologies HIV, HTLV, EBV ou Borrelia burgdorferi, nous proposons de réaliser une sérologie syphilitique au moindre doute en cas de suspicion de lymphome cutané.

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Mots clés : Lymphome cutané, Syphilis


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Vol 1 - N° 8S1

P. A249 - décembre 2021 Retour au numéro
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