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Investigation d’une épidémie de leishmaniose cutanée chez des militaires, en Guyane française : aspects clinique, phylogénétique, épidémiologique, et environnemental - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.231 
Kim M. Henry 1, , Aurélie Mayet 2, Miguel Hernandez 1, Guillaume Frechard 3, Pierre-Antoine Blanc 3, Marion Schmitt 4, Nathalie André 4, Jean-Marie Loreau 2, Pierre Couppié 5, Magalie Pierre Demar 1, Romain Blaizot 4
1 Laboratoire de parasitologie, CH Cayenne, Cayenne 
2 Service de Santé des Armées, Centre d’épidémiologie et de Santé Publique des armées, Marseille 
3 Service de Santé des Armées, Centre Médical Inter Armées de Kourou 
4 Service de Santé des Armées, Centre Médical Inter Armées de Cayenne 
5 Service de Dermatologie, CH de Cayenne 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leishmaniose cutanée (LC) est endémique en Guyane avec 200 à 300 cas/an, sporadique mais concentrée sur la saison des pluies. Les épidémies sont rares et peu investiguées. Un signal épidémique a été émis le 15/03/2020 avec 15 cas suspects de leishmaniose cutanée appartenant au 3e Régiment étranger d’infanterie (REI) et 9e Régiment d’infanterie marine (RIMA), et ayant participé à un stage d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE). Une investigation épidémique était alors réalisée.

Matériel et méthodes

Étaient définis comme cas, les militaires ayant participé au CEFE entre le 01/01/2020 et le 30/06/2020, avec des lésions compatibles et au moins un prélèvement positif ou une évolution favorable sous traitement anti-leishmanien de première intention. Une investigation sur site a été réalisée, ainsi qu’une description clinique et une phylogénie du gène HsP70. Une étude cas-témoin comparait les facteurs de risque individuels avec des stagiaires du CEFE sur la même période, non contaminés.

Résultats

Trente cas ont été confirmés. Leishmania guyanensis était l’espèce majoritairement trouvée. La présentation la plus fréquente était ulcéreuse (90 %), au niveau des membres supérieurs (63 %). Dix cas (33,33 %) ont présenté une mauvaise évolution clinique sous pentamidine et ont nécessité une 2e ligne par amphotéricine B, dont trois ont nécessité une 4e à 5e ligne thérapeutique. Deux sites au sein du CEFE étaient à l’origine des contaminations, proches d’une activité de déforestation légale, et illégale. Les souches isolées ne constituaient pas un cluster à part. Vingt-deux cas et vingt-deux témoins ont répondu au questionnaire. La participation au CEFE pendant la 13e semaine de 2020 est apparue comme facteur de risque de LC (OR=4,59 ; IC 95 % : 1,1–19,8 ; p=0,0159), mais aucun facteur comportemental n’a été mis en évidence. Le taux d’attaque du 9e RIMA (14/105=13,3 % ; OR=4,22 ; IC 95 % : 1,84–9,53, p=0,0001) était plus élevé que celui du 3e REI (16/507=3,16 %), comme celui des stagiaires du CEFE (30/858=3,5 % ; OR 2,29 ; IC 1,28–4,13 ; p=0,0023) par rapport aux autres militaires de Guyane sur la même période (22/1427=1,5 %).

Discussion

L’absence de cluster génétique suggère une infection par de nombreux phlébotomes et de réservoirs sur les sites déforestés, au cours d’une période climatique plus à risque. La participation au CEFE apparaît comme un facteur de risque de LC, mais aucun facteur comportemental n’est ressorti. Les évolutions cliniques défavorables laissent craindre l’émergence de souches résistantes aux traitements.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Guyane française, Leishmaniose cutanée


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Vol 1 - N° 8S1

P. A251-A252 - décembre 2021 Retour au numéro
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