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Éruptions cutanées chez les patients allogreffés de cellules souches hématopoïétiques au cours de la 1re année de greffe - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.240 
Valentine Dambricourt 1, , Léonardo Magro 2, David Beauvais 2, Micha Srour 2, Valérie Coiteux 2, Benoit Catteau 1, Delphine Staumont-Salle 1, 3, 4, Frédéric Dezoteux 1, 4, 5
1 Service de dermatologie 
2 Service de maladies du sang, CHU 
3 CHU Lille, University Lille, Service de Dermatologie, U1286 Inserm INFINITE Institute for Translational Research in Inflammation 
4 Université de Lille 
5 CHU Lille, University Lille, service de dermatologie, U1286 Inserm INFINITE Institute for Translational Research in Inflammation, Lille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les éruptions cutanées suite à une greffe de cellules hématopoïétiques posent problème de prise en charge et de diagnostic. En effet, la sémiologie est souvent atypique et la biologie biaisée par l’immunodépression. Le diagnostic repose donc sur un faisceau d’arguments. Peu d’études se sont focalisées sur la caractérisation épidémiologique et sémiologique des éruptions cutanées. Notre objectif était d’étudier la fréquence et décrire les éruptions cutanées au cours de la 1re année de greffe.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude descriptive monocentrique rétrospective dans le service de maladies du sang du CHU de Lille. Nous avons inclus l’ensemble des patients ayant bénéficié d’une allogreffe entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2019. Un suivi d’un an était réalisé après la greffe sur la base de l’analyse du dossier médical informatisé.

Résultats

Nous avons inclus 196 patients allogreffés dont les principales indications étaient : 41 syndromes myélodysplasiques (20,9 %) et 115 leucémies aiguës (58,7 %). Au total, 89 patients (45,4 %) ont présenté une éruption cutanée durant la première année de greffe. Parmi ces patients, 70 (74,2 %) ont présenté une GVH aiguë, 6 (7 %) une toxicité à la chimiothérapie, 2 (2 %) une origine infectieuse, 4 (4 %) une GVH chronique et 1 (1 %) une toxidermie. Lors de l’éruption, la recherche d’une origine virale était réalisée chez 73 patients et 29 patients présentaient une PCR virale au moins positive (39,7 % des patients testés). La PCR EBV était positive chez 10 patients (14,5 % des patients testés). Le traitement reposait surtout sur la corticothérapie systémique (n=51, 58 %) ou sur les dermocorticoïdes (n=45, 52 %). L’évolution était généralement favorable sur le plan dermatologique (résolution des symptômes dans 66 cas (79,5 %). Un avis dermatologique était sollicité pour 24 patients (27 %). Une biopsie était réalisée chez 11 patients (12,3 %) permettant de redresser le diagnostic vers une étiologie non évoquée dans 3 cas.

Discussion

Au total, près de la moitié des patients vont présenter un épisode d’éruption cutanée dans l’année suivant la greffe (45,4 % de notre cohorte). Le diagnostic principalement retenu était un épisode de GVH aiguë cutanée (74,2 %), comme décrit dans la littérature. Néanmoins, la fréquence des toxidermies (1 %) et des infections (2 %) de notre cohorte apparaît particulièrement faible contrastant avec le taux de positivité des examens virologiques, particulièrement concernant l’EBV. On notait une faible fréquence des biopsies (12,3 %). Il y a donc un réel problème diagnostique dans ces situations devant l’absence d’éléments pathognomoniques. Cette étude a donc permis de mettre en évidence la fréquence importante d’éruption cutanée chez les patients allogreffés justifiant la prise en charge pluridisciplinaire de ces patients fragiles avec une expertise dermatologique et hématologique conjointe.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Allogreffe, GVH, Toxidermies


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Vol 1 - N° 8S1

P. A256 - décembre 2021 Retour au numéro
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