La miliaire sudorale est considérée comme banale dans notre environnement tropical. Cependant, elle est responsable d’un prurit important, retentissant sur la qualité de vie des patients. En Afrique et au Mali, on note une rareté de publication. Le but de cette étude est de décrire la miliaire sudorale en période de chaleur à l’hôpital de dermatologie de Bamako (HDB).

Nous avons mené à l’hôpital de dermatologie de Bamako, une étude transversale descriptive d’une période de 6 mois (du 1^er février au 31 juillet 2019) période à haute température. Tous les patients présentant une miliaire sudorale ont été inclus. Le diagnostic a été essentiellement clinique. Pour le recueil des données nous avons utilisé une fiche d’enquête comportant les variables sociodémographique, clinique thérapeutique. Les données ont été saisies et analysées avec Epi Info 7.2.2.6.

Au total 93 cas de miliaires sudorales ont été incluses sur un total consultant de 13 000 consultants, soit une fréquence de 0,7 %. Les tranches d’âge les plus touchées étaient les moins de deux ans 39 cas (41,9 %) suivi des enfants de 2 ans à 18 ans 28 cas (30,1 %). L’âge moyen était de 11,3 ans avec des extrêmes de 1 et 70 ans. Il y avait 18 (19 %) hommes et 75 (81 %) femmes avec un sexe ratio de 0,23. Les patients avaient consulté essentiellement au mois de mai (23 cas) avec un pic en en juin (37 cas). Le prurit était le principal motif de consultation (95,7 %) ou associé à une irritations (10,7 %) et ou l’impétiginisation (37,6 %). Les lésions siégeaient au niveau de la tête et du cou chez 85 (91,3 %) patients, tronc chez 82 (88,1 %) et membres chez 71 (76,3 %). Une miliaire cristalline (sudamina) a été notée chez 74 (79,5 %) patients, une miliaire rouge (bourbouille) et une miliaire profonde chez 19 (20,4 %) patients. Nos patients ont été traités médicalement avec l’oxyde de zinc dans 89,24 % des cas, dermocorticoïdes 86 %), antihistaminiques sédatifs 58,1% et chirurgicalement (mise à plat de l’abcès) dans 8,6 %.

La milliaire sudorale est considérée comme banale dans notre pays, un argument qui nous n’a pas permis d’effectuer une biopsie pour individualiser les formes cliniques. Nous n’avons trouvé aucune étude sur la miliaire sudorale en Afrique subsaharienne. Les tout-petits étaient les plus touchés à cause de la fragilité cutanée d’une part et d’autre part leur mode d’habillement lourd et souvent en nylon, associé à des applications des pommades ou beurre de karité ne permettant pas une bonne aération cutanée. La miliaire sudorale bien que banale est responsable d’un inconfort en zone tropicale. Elle est exacerbée et entretenue par les mauvaises pratiques cosmétiques et vestimentaires.