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Efficacité du mycophénolate mofétil dans le lichen unguéal sévère : une série de 5 cas - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.274 
Alexandra Duplaine , Olivier Cogrel
 Dermatologie, CHU Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le lichen plan est une dermatose inflammatoire d’étiologie indéterminée qui peut affecter la peau, les muqueuses, le cuir chevelu et les ongles. L’atteinte unguéale peut entraîner une destruction définitive de l’ongle. Par conséquent, un diagnostic rapide et un traitement précoce sont essentiels, surtout dans les formes sévères. L’efficacité du mycophénolate mofétil (MMF) a été rapporté dans des séries de cas de lichens plans cutanés. Cependant, il existe peu de données concernant la prise en charge du lichen plan unguéal dans sa forme corticodépendante ou corticorésistante. L’utilisation du MFF dans cette indication n’a pas été rapportée.

Matériel et méthodes

L’objectif de cette étude était d’étudier rétrospectivement les caractéristiques cliniques, la réponse et l’évolution sous traitement par MFF des cas de lichen unguéaux sévères suivis dans le service de dermatologie de notre CHU entre 2017 et 2021. La réponse thérapeutique était fonction du pourcentage de réduction de l’atteinte d’un ongle cible : nulle (0 %), « amélioration minime » (<25 %) « amélioration légère » (entre 26 % et 50 %), « amélioration modérée » (entre 50 et 75 %), « amélioration importante » (entre 76 % à 99 %) et réponse complète (100%).

Résultats

Nous avons inclus 4 hommes et 1 femme, âgés de 51 à 70 ans, présentant un lichen plan unguéal sévère, polydactylique, corticodépendants ou en échec d’un autre traitement systémique parmi lesquels : acitrétine et ciclosporine. Le diagnostic de lichen plan unguéal a été confirmé par une biopsie pour 3 des 5 cas. Seuls 2 cas présentaient une atteinte extra-unguéale, respectivement une alopécie cicatricielle et un lichen plan cutané et muqueux.

La dose de MMF utilisée variait de 2g/j à 3g/j. Une réponse a été observée chez tous les patients allant d’une amélioration légère à une rémission complète. La réponse clinique était d’autant plus nette que le médicament était pris plus longtemps (24 mois vs 4 mois) et à une dose importante (3g/j vs 2g/j). À l’échelle individuelle, la réponse thérapeutique était plus ou moins marquée en fonction des ongles: les lésions sévères non cicatricielles nécessitaient un traitement plus prolongé (>1 an) ; les lésions des pouces résistaient plus fréquemment au traitement. La durée et la dose nécessaires de MMF pour obtenir une réponse thérapeutique étaient respectivement plus longues (6 mois versus 2 mois) et plus élevées (1–2g/j vers 3g/j) par rapport à son utilisation dans la dermatite atopique. Sur les 5 patients, 2 ont rechuté lors de la réduction de posologie (2g/j) ou à l’arrêt du traitement. Le MMF a été bien toléré, sans effet secondaire notable, notamment infectieux ou digestifs.

Discussion

Le MMF constitue un traitement du lichen unguéal sévère corticodépendant ou corticorésistant. L’innocuité à long terme de ce médicament dans cette indication justifie une enquête plus approfondie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lichen plan unguéal, Mycophénolate mofétil, Pathologie unguéale


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Vol 1 - N° 8S1

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