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Blépharite inflammatoire paradoxale sévère au cours d’une maladie de Crohn traitée par anti-TNF alpha - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.286 
Ines Chircop 1, , Damien Guindolet 2, Charlotte Zeller 1, Maxime Battistella 3, Christine Martinez-Vinson 4, Emmanuelle Bourrat 1
1 Dermatologie pédiatrique, service de pédiatrie générale, hôpital Robert-Debré 
2 Service d’ophtalmologie, fondation A.-de-Rothschild 
3 Service d’anatomopathologie, hôpital Saint-Louis 
4 Service de gastro-entérologie, hôpital Robert-Debré, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’atteinte cutanée au cours de la maladie de Crohn (MDC) est fréquente : elle peut être spécifique (granulomateuse), réactionnelle ou iatrogène. Les effets secondaires dermatologiques des anti-TNFs alpha (largement prescrits dans la MDC) dont la dermatose psoriasiforme paradoxale, sont bien connus des dermatologues. L’atteinte oculaire au cours de la MDC est rare, polymorphe et comprend aussi des réactions paradoxales aux anti-TNFs alpha dont la plus fréquente est l’uvéite. Nous rapportons une blépharite sévère survenant chez un adolescent traité par anti-TNF alpha pour une MDC.

Matériel et méthodes

Un garçon de 15 ans, traité par adalimumab pour une MDC colique, était adressé par son ophtalmologiste pour une blépharite œdémateuse, croûteuse, invalidante et résistante aux traitements classiques (collyres bêtabloquant et kétotifène collyre, doxycycline orale). Le patient présentait également des lésions érythémato-squameuses suintantes péri-nasales, péribuccales, rétro-auriculaires et des extrémités qui régressaient rapidement sous amoxicilline+acide clavulanique et dermocorticoïdes. Parallèlement, il avait une réactivation de son atteinte digestive (diarrhées et douleurs abdominales) associée à des arthralgies d’allure inflammatoire. La zincémie était normale. Dans l’hypothèse d’un échappement thérapeutique à l’adalimumab, associé à une mauvaise tolérance cutanée, un relais était pris par un autre anti-TNF alpha (golimumab) associée à une corticothérapie générale permettant un contrôle des signes digestifs et articulaires, néanmoins sans amélioration sur la blépharite. Une biopsie palpébrale était alors réalisée mettant en évidence un infiltrat inflammatoire dermique sans granulome, des remaniements épidermiques à la fois eczématiformes et psoriasiformes et une folliculite sans Demodex folliculorum. L’arrêt du golimumab, remplacé par un anti-IL12/23 permettait une amélioration progressive de cette blépharite paradoxale, un arrêt de la corticothérapie générale et une rémission clinique de la MDC.

Discussion

La dermatite paradoxale aux anti-TNFs alpha est psoriasiforme, souvent associée à une composante eczématiforme; elle s’exprime volontiers au cours de la MDC sous forme d’un intertrigo péri-orificiel très inflammatoire et souvent surinfecté à germes pyogènes. Sa localisation palpébrale à type de blépharite inflammatoire semble plus rare car nous n’en n’avons retrouvé qu’un seul cas décrit dans la littérature. Elle peut faire discuter une localisation palpébrale granulomateuse spécifique de la MDC, surtout en cas d’évolutivité de la maladie digestive comme dans notre observation. Enfin, le relais d’un anti-TNF par un anti-IL12/23 semble avoir un réel intérêt dans les toxicités cutanées invalidantes et résistantes induite par les anti-TNFs alpha au cours de la MDC, permettant souvent un bon contrôle à la fois des symptômes digestifs et des symptômes cutanés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti-TNF alpha, Blépharite, Maladie de Crohn


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Vol 1 - N° 8S1

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