Lupus érythémateux induits par les inhibiteurs de la pompe à protons : étude de disproportionnalité à partir des bases de données française et mondiale de pharmacovigilance - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont une des classes médicamenteuses les plus prescrites au monde. Des cas de lupus érythémateux (LE) induits par les IPP ont été rapportés. Les objectifs de ce travail étaient de rechercher des signaux de pharmacovigilance pour les LE induits par les IPP en utilisant différents outils indicateurs de disproportionnalité ainsi que de mieux caractériser le spectre des LE induits par les IPP.
Matériel et méthodes |
Dans un premier temps, une étude de disproportionnalité incluant tous les cas rapportés dans VigiBase (base mondiale de pharmacovigilance, OMS) entre le 1er janvier 1967 et le 9 décembre 2019 a été réalisée. Pour tous les IPP et pour chaque molécule, les informations components (IC025) et les Reporting Odds Ratios (ROR) ont été calculées afin de rechercher des signaux de pharmacovigilance. Des analyses de sensibilité ont été réalisées :
– en ne prenant en compte que les cas rapportés après le 1er janvier 2002 et ;
– en ne prenant en compte que les cas rapportés par les médecins.
Dans un second temps, une étude rétrospective descriptive multicentrique a été réalisée en analysant tous les cas rapportés dans la base française de pharmacovigilance entre le 1er janvier 1985 et le 9 décembre 2019.
Résultats |
Parmi les 21 104 559 effets indésirables des médicaments rapportés sur la période dans VigiBase, 23 778 étaient des lupus induits. Des signaux de pharmacovigilance ont été émis pour l’ésoméprazole (IC025 0,67 et ROR 1,84, 95 %IC : 1,60–2,13), pour le lansoprazole (IC025 0,72 et ROR 1,97, 95 %IC : 1,65–2,36) et pour l’oméprazole (IC025 0,70 et ROR 1,87, 95 %IC : 1,63–2,13). Ces résultats ont été confirmés par les analyses de sensibilité. Par ailleurs, 49 cas de LE induits par les IPP ont été rapportés dans la base française de pharmacovigilance avec un âge médian de 59,0 ans et dont 65,3 % étaient des femmes. Ces LE induits par les IPP se présentaient sous la forme d’un LE cutané pur (n=39, 79,6 %) principalement sous une forme subaiguë (n=19, 48,7 %) mais aussi d’un LE systémique avec (n=7, 14,3 %) ou sans manifestations cutanées (n=3, 6,1 %). Le délai médian entre la prescription d’IPP et le début du LE était de 12 semaines (IQR25-75 4,0–52,0) ; la régression des symptômes survenait dans un délai médian de 1 mois (IQR25-75 0,75–1,5) après l’arrêt.
Discussion |
En utilisant deux grandes bases de données de pharmacovigilance, nous avons mis en évidence que les IPP sont associés à un signal de pharmacovigilance significatif pour la survenue de LE. La reconnaissance précoce d’un LE induit par un IPP est cruciale car l’arrêt du traitement est très souvent associé à une amélioration rapide de la maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Effets indésirables, Inhibiteurs de la pompe à protons, Lupus érythémateux cutané, Lupus érythémateux systémique, Pharmacovigilance
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A69-A70 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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