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La transformation en grandes cellules est un facteur pronostique indépendant dans le syndrome de Sézary : étude rétrospective de 117 cas - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.466 
Christophe Bontoux 1, , Adèle De Masson 2, 3, Caroline Ram-Wolff 2, 3, Flavien Caraguel 4, Luciana Batista 4, Helène Moins-Teisserenc 5, 6, Anne Marie-Cardine 3, Martine Bagot 2, 3, Maxime Battistella 1, 3
1 Pathologie 
2 Dermatologie 
3 Inserm S976, institut de recherche Saint-Louis, hôpital Saint-Louis, Paris 
4 Innate Pharma, Marseille 
5 Hématologie biologique 
6 Inserm S1160, institut de recherche Saint-Louis, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome de Sézary (SS) est un lymphome T cutané rare de mauvais pronostic caractérisé par une phase leucémique et rattaché au mycosis fongoïde (MF) dans la classification internationale. La transformation en grandes cellules (LCT) est un facteur pronostique indépendant défavorable bien décrit dans le MF. Cependant, la LCT n’a jamais été étudiée spécifiquement sur une large cohorte de patients avec SS. L’objectif principal de notre étude est de décrire la fréquence et la valeur pronostique de la LCT dans le SS.

Matériel et méthodes

Nous avons collecté rétrospectivement les données cliniques, histologiques, biologiques et cytométriques au diagnostic et au cours du suivi de tous les patients ayant un syndrome de Sézary diagnostiqués entre 1998 et 2020 selon les critères OMS/EORTC et suivis à l’hôpital Saint-Louis (AP–HP, PARIS). Chaque biopsie cutanée a été analysée indépendamment par deux pathologistes puis scannée et analysée numériquement (Innate Pharma, Marseille).

Résultats

Un total de 117 patients ont été inclus dans l’étude. Le suivi médian était de 41 mois [IQR : 1–81]. La LCT diagnostiquée sur biopsie cutanée était observée chez 6 % (6/100) et 20% (18/91) des patients, respectivement au diagnostic et au cours du suivi. L’étude de la reproductibilité inter-observateur pour le diagnostic de la LCT montrait un coefficient Kappa de Cohen à 0,88 (IC95[0,78–0,98]). L’analyse d’image sur lames scannées (n=190) retrouvait une surface moyenne des 25 % des cellules les plus grandes égale à 33μm2 [SD=4,7] sur les biopsies LCT+ vs 26μm2 [SD=3,2] sur les biopsies LCT− ; p<0,001. La taille des cellules tumorales circulantes en cytométrie en flux n’était pas différente chez les patients LCT+ et LCT− (p=0,37). La survie médiane chez les patients LCT+ vs LCT− au diagnostic était de 35 mois vs 80 mois (HR=9,5 ; IC95[1,9–47,1] ; p=0,006). La survie médiane après LCT au cours du suivi était de 21 mois, avec une survie à 5 ans de 12% IC95 %[1–38]. En analyse multivariée, l’âge>60 ans, le taux de LDH élevé, le taux de cellules circulantes CD3+CD4+CD26−10 000/mm3 et une LCT au diagnostic étaient associés indépendamment à une diminution de la survie globale.

Discussion

La LCT dans le syndrome de Sézary est un facteur pronostique défavorable, indépendant de la taille des cellules tumorales circulantes, dont l’évaluation histologique est fiable, en utilisant les critères définis pour le MF, et recommandée au cours du suivi. Notre étude comparant des données cliniques, histologiques, biologiques et cytométriques est, à notre connaissance, la première décrivant la fréquence et la signification pronostique de la LCT dans une large cohorte homogène de SS.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Analyse d’image, Cytométrie en flux, Dermatopathologie, Syndrome de Sézary, Transformation en grandes cellules


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Vol 1 - N° 8S1

P. A71 - décembre 2021 Retour au numéro
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