Risque de toxicité immunomédiée chez les patients avec antécédents d’auto-immunité traités par inhibiteurs de checkpoint pour un mélanome métastatique - 20/11/21
et
Groupe de travail Melbase
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de points de contrôle immunologiques (CPI) représentent une avancée majeure dans la prise en charge du mélanome métastatique, et leurs indications se sont progressivement élargies à plus de 50 types de cancers. En renforçant l’immunité anti-tumorale, ils exposent au risque d’effets secondaires immuno-médiés (irAEs), pouvant parfois être sévères et mortels. Nous avons souhaité quantifier le risque de survenue d’irAEs sévères ou non chez les patients avec antécédent de maladie auto-immune traités par CPI.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude cas-témoins à partir des patients inclus dans la cohorte prospective Melbase de mars 2014 à octobre 2020, et traités pour un mélanome métastatique. Les cas étaient définis par un antécédent de maladie auto-immune, et les témoins par l’absence d’antécédent de maladie auto-immune. Chaque cas était apparié avec 3 témoins sur l’âge, le sexe, le type d’immunothérapie reçue (monothérapie versus combithérapie), le nombre de lignes antérieures, l’existence de≥3 localisations métastatiques, l’existence d’une localisation métastatique hépatique, et sur les valeurs de LDH à l’introduction du traitement.
Résultats |
Cent-dix-huit cas traités par immunothérapie pour un mélanome métastatique et avec antécédent de maladie auto-immune ont été identifiés et appariés avec 354 témoins. Les maladies auto-immunes représentées étaient endocrinologiques (dysthyroïdie auto-immune pour 43 % patients), cutanées (psoriasis pour 14 %, vitiligo 9 %), rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde 10 %, spondylarthrite ankylosante 3 %) et autres (27 %). Soixante-huit pour cent des patients étaient traités en monothérapie anti-PD-1, 13 % par anti-CTLA4 seul et 19 % par l’association d’anti-CTLA4 et d’anti-PD-1. Les cas avaient un sur-risque de développer un irAEs (OR 2,27, IC95 % [1,27–4,35], p=0,03), et de développer un irAEs de grade≥3 (OR 1,58, IC95 % [1,09–1,96], p=0.04). Le nombre moyen d’irAEs par patient était de 11 (ET 1,8) pour les cas et de 5 (ET 0,8) (p=0,01) pour les témoins. Les cas présentaient plus fréquemment des irAEs multiples (96 % versus 69 %, p=0,04). Le délai de survenue d’un irAEs était plus court chez les cas (délai médian 1,4 vs 1,9, p=0,04). La survenue d’un irAEs entraînait l’arrêt du traitement pour 22 % des cas et 16 % des témoins (p=0,16). Enfin, l’analyse de la survie globale montre une tendance en faveur d’une meilleure survie des cas par rapport aux témoins sur les 24 premiers mois suivant l’initiation de l’immunothérapie.
Discussion |
Notre étude révèle et quantifie un sur-risque de développer des irAEs tous grades et sévères chez les patients avec antécédent de maladie auto-immune, sans impact péjoratif sur la survie globale. Ces données doivent conduire à une surveillance renforcée, en particulier dans les premiers mois suivant l’initiation de l’immunothérapie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Auto-immunité, Immunothérapie, Effets secondaires
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A74-A75 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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