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Risque de toxicité immunomédiée chez les patients avec antécédents d’auto-immunité traités par inhibiteurs de checkpoint pour un mélanome métastatique - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.472 
Léo Plaçais 1, , Stéphane Dalle 2, Olivier Dereure 3, Sabiha Trabelsi 4, Sophie Dalac 5, Delphine Legoupil 6, Henri Montaudié 7, Jean-Philippe Arnault 8, Julie De Quatrebarbes 9, Philippe Saiag 10, Florence Brunet - Possenti 11, Thierry Lesimple 12, Eve Maubec 13, François Aubin 14, Florence Granel - Brocard 15, Jean-Jacques Grob 16, Pierre-Emmanuel Stoebner 17, Clara Allayous 1, Brigitte Dreno 18, Bastien Oriano 1, Caroline Dutriaux 19, Laurent Mortier 20, Céleste Lebbé 21
et

Groupe de travail Melbase

1 Dermatologie, AP–HP hôpital Saint-Louis, Paris 
2 Dermatologie, hôpital des hospices civils de Lyon, Lyon 
3 Dermatologie, CHU Montpellier, Montpellier 
4 Dermatologie, CHU Grenoble, Grenoble 
5 Dermatologie, CHU Dijon, Dijon 
6 Dermatologie, CHU Brest, Brest 
7 Dermatologie, CHU Nice, Nice 
8 Dermatologie, CHU Amiens - Picardie, Amiens 
9 Dermatologie, CHU Annecy - Genevois, Annecy 
10 Dermatologie, AP–HP hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt 
11 Dermatologie, AP–HP hôpital Bichat, Paris 
12 Centre de lutte contre le cancer, CHU Rennes, Rennes 
13 Dermatologie, AP–HP hôpital Avicennes, Bobigny 
14 Dermatologie, CHU Besançon, Besançon 
15 Dermatologie, CHU Nancy, Nancy 
16 Dermatologie, AP–HM Hôpital de la Timone, Marseille 
17 Dermatologie, CHU Nîmes, Nîmes 
18 Dermatologie, CHU Nantes, Nantes 
19 Dermatologie, CHU Bordeaux - Saint-André, Bordeaux 
20 Dermatologie, CHU Lille, Lille 
21 Dermatologie, université de Paris, AP–HP hôpital Saint Louis, Inserm U976, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les inhibiteurs de points de contrôle immunologiques (CPI) représentent une avancée majeure dans la prise en charge du mélanome métastatique, et leurs indications se sont progressivement élargies à plus de 50 types de cancers. En renforçant l’immunité anti-tumorale, ils exposent au risque d’effets secondaires immuno-médiés (irAEs), pouvant parfois être sévères et mortels. Nous avons souhaité quantifier le risque de survenue d’irAEs sévères ou non chez les patients avec antécédent de maladie auto-immune traités par CPI.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude cas-témoins à partir des patients inclus dans la cohorte prospective Melbase de mars 2014 à octobre 2020, et traités pour un mélanome métastatique. Les cas étaient définis par un antécédent de maladie auto-immune, et les témoins par l’absence d’antécédent de maladie auto-immune. Chaque cas était apparié avec 3 témoins sur l’âge, le sexe, le type d’immunothérapie reçue (monothérapie versus combithérapie), le nombre de lignes antérieures, l’existence de3 localisations métastatiques, l’existence d’une localisation métastatique hépatique, et sur les valeurs de LDH à l’introduction du traitement.

Résultats

Cent-dix-huit cas traités par immunothérapie pour un mélanome métastatique et avec antécédent de maladie auto-immune ont été identifiés et appariés avec 354 témoins. Les maladies auto-immunes représentées étaient endocrinologiques (dysthyroïdie auto-immune pour 43 % patients), cutanées (psoriasis pour 14 %, vitiligo 9 %), rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde 10 %, spondylarthrite ankylosante 3 %) et autres (27 %). Soixante-huit pour cent des patients étaient traités en monothérapie anti-PD-1, 13 % par anti-CTLA4 seul et 19 % par l’association d’anti-CTLA4 et d’anti-PD-1. Les cas avaient un sur-risque de développer un irAEs (OR 2,27, IC95 % [1,27–4,35], p=0,03), et de développer un irAEs de grade3 (OR 1,58, IC95 % [1,09–1,96], p=0.04). Le nombre moyen d’irAEs par patient était de 11 (ET 1,8) pour les cas et de 5 (ET 0,8) (p=0,01) pour les témoins. Les cas présentaient plus fréquemment des irAEs multiples (96 % versus 69 %, p=0,04). Le délai de survenue d’un irAEs était plus court chez les cas (délai médian 1,4 vs 1,9, p=0,04). La survenue d’un irAEs entraînait l’arrêt du traitement pour 22 % des cas et 16 % des témoins (p=0,16). Enfin, l’analyse de la survie globale montre une tendance en faveur d’une meilleure survie des cas par rapport aux témoins sur les 24 premiers mois suivant l’initiation de l’immunothérapie.

Discussion

Notre étude révèle et quantifie un sur-risque de développer des irAEs tous grades et sévères chez les patients avec antécédent de maladie auto-immune, sans impact péjoratif sur la survie globale. Ces données doivent conduire à une surveillance renforcée, en particulier dans les premiers mois suivant l’initiation de l’immunothérapie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Auto-immunité, Immunothérapie, Effets secondaires


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Vol 1 - N° 8S1

P. A74-A75 - décembre 2021 Retour au numéro
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  • Étude rétrospective de tolérance du nivolumab à dose fixe en comparaison à la dose calculée à partir du poids corporel chez des patients traités pour un mélanome stade III ou IV en situation adjuvante ou métastatique
  • Alexandra Picard, Marina Bonadenko, Laura Troin, Sandra Ruitort, Thierry Passeron, Henri Montaudié, Julien Duquesne
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  • Risque de maladie inflammatoire chronique de l’intestin chez les patients atteints de psoriasis, rhumatisme psoriasique ou spondylarthrite ankylosante et débutant un anti-interleukine 17
  • Laetitia Penso, Christina Bergqvist, Antoine Meyer, Philippe Herlemont, Rosemary Dray-Spira, Alain Weill, Mahmoud Zureik, Emilie Sbidian

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