Infection à Clostridium difficile et colite auto-immune sous immunothérapie dans le mélanome : étude rétrospective de 18 cas - 20/11/21
et
Groupe de cancérologie cutanée de la Société française de dermatologie
Résumé |
Introduction |
L’immunothérapie est utilisée en soins courants dans le traitement du mélanome et peut être à l’origine d’effets indésirables telle qu’une colite auto-immune (CAI). Les CAI partagent des similarités cliniques, histologiques, biologiques et thérapeutiques avec les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) tout en s’en distinguant. L’infection à Clostridium difficile (CD) complique classiquement les MICI. Par analogie, le but de ce travail était d’étudier le lien entre CAI et infection à CD sous immunothérapie pour un mélanome.
Matériel et méthodes |
Les patients de ce travail ont été inclus de manière rétrospective à partir de 9 centres hospitaliers français. L’objectif principal était d’étudier la fréquence d’une CAI parmi les patients présentant une infection à CD sous immunothérapie par anti-PD1 ou anti-CTLA4 pour un mélanome. Les objectifs secondaires étaient de décrire les caractéristiques de l’infection à CD.
Résultats |
Un total de 18 patients ont été analysés. Parmi ces 18 patients, 12 ont eu une CAI et 6 ont eu une infection à CD isolée. Quand la CAI était associée à une infection à CD, elle pouvait la précéder (n=8), être concomitante (n=3) ou la suivre (n=1). La majorité des CAI est survenue sous anti-CTLA-4. Le délai de survenue de l’infection à CD par rapport au début de l’immunothérapie était variable avec une moyenne de 130jours (±166). Lorsque l’infection à CD compliquait la CAI, elle survenait dans un délai également variable avec une moyenne de 84jours (±41). Trois infections à CD étaient fulminantes et celles-ci étaient précédées de la prise d’une antibiothérapie. Les caractéristiques endoscopiques et histologiques de l’infection à CD étaient aspécifiques. 9 patients sur 12 ont nécessité un traitement immunosuppresseur lorsque l’infection à CD était associée à une CAI. 3 patients ont été traités par transplantation de microbiote fécal. 9 patients ont arrêté l’immunothérapie pour toxicité digestive.
Discussion |
Sous immunothérapie, l’infection à CD peut être isolée, compliquer ou déclencher une CAI. En effet, la CAI semble être un facteur de risque de développer une infection à CD et l’infection à CD semble pouvoir déclencher une poussée de CAI. Les caractéristiques de l’infection à CD dans les CAI sont proches de celles dans les populations de MICI : sévérité de l’infection à CD, patients peu exposés à une antibiothérapie avant la survenue de l’infection à CD et traitement nécessitant majoritairement l’association d’un immunosuppresseur et d’une antibiothérapie. En conclusion, l’infection à CD, potentiellement grave, doit toujours dépistée lors d’une diarrhée sous immunothérapie car elle peut être isolée mais semble également pouvoir compliquer ou déclencher une CAI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Clostridium difficile, Colite auto-immune, Mélanome
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A82 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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