Facteurs associés à la survenue d’effets indésirables à l’antimoniate de méglumine : étude de 85 cas - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
L’antimoniate de méglumine (AM) demeure le traitement de choix de la leishmaniose cutanée (LC). Le but de notre étude est de relever ses effets indésirables (EI) ainsi que les facteurs associés à leurs survenues.
Matériel et méthodes |
C’est une étude rétrospective au service de dermatologie durant 5 ans (2016–2020), colligeant tous les cas ayant une LC traitée par l’AM en intramusculaire. Nous avons relevé les EI ainsi que les EI grave (EIG) définis selon l’OMS. Nous avons réalisé une étude comparative entre les patients ayant eu des EI (G1) et les autres patients (G2).
Résultats |
Deux cent cinquante patients ont reçu l’AM dont 85 patients (32 %) ont eu des EI. Pour les patients ayant eu des EI (G1) : le sex-ratio (H/F) était de 0,3, l’âge moyen était de 45 ans (1 mois–90 ans), les co-morbidités étaient retrouvées dans 23 % des cas. Les posologies préconisées étaient 30mg/kg (n=10) ou 60mg/kg (n=75). Le délai moyen de survenue des EI était de 6jours. Quarante patients (47 %) ont développé des signes de stibio-intolérance : exanthème (n=14), érythème au site d’injection (n=14), fièvre (n=7), artho-myalgies (n=5) et des douleurs abdominales (n=2). Quarante-neuf patients (57 %) présentaient des signes de stibio-intoxication : pancréatique (n=33) (une pancréatite (30 %) et une perturbation des enzymes pancréatiques (69 %)), une lymphopénie (n=7), une cytolyse hépatique (n=5) et une oppression thoracique (n=1). L’arrêt de l’AM était préconisé dans 18 cas. Une bonne évolution était notée dans tous les cas. En comparant le G1 et le G2, les facteurs associés aux EI étaient : l’âge supérieur à 65 ans (p<0,01), le sexe féminin (p=0,02), la présence de comorbidités (p=0,01), le caractère multiple (p<0,01) et une posologie 60mg/kg/j (p=0.001) en analyse uni-variée. On n’a pas retrouvé de différence statistiquement significative quant aux types (p=0.75) et sièges des lésions (p=0,083). Les EIG étaient retenus chez 28 cas et significativement associés aux comorbidités (p=0,01) et la posologie à 60mg/kg/j (p=0.04).
Discussion |
On rapporte une large série évaluant les EI de l’AM. En effet, leur fréquence était de 32 % dans notre population (16 % à 59 % selon les séries). La pancréatite aiguë est un EI connu, sa fréquence (11 %) était compatible avec les données de la littérature (7,6 à 12 %). Bien que la toxicité rénale soit le plus redoutable, aucun cas n’a été relevé chez nos patients. Comme mentionné dans la littérature, l’âge avancé constitue un déterminant majeur des EI. Cependant les comorbidités ainsi que la dose de l’AM relevées dans notre travail n’ont pas été rapportées auparavant comme facteur de risque statistiquement significatif de survenue des EIG. En Conclusion, un bilan pré thérapeutique, une diminution des posologies de l’AM chez les sujets à risque et une surveillance régulière constituent les seuls garants afin de dépister à temps les EI de l’AM.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antimoniate de méglumine, Étude comparative, Leishmaniose cutanée, Stibio-intolérance, Stibio-intoxication
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A84 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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