Efficacité et tolérance du méthotrexate au cours des réactions lépreuses de type 1 et de type 2 : étude rétrospective multicentrique - 20/11/21
Groupe d’infectiologie en dermatologie et des infections sexuellement transmissibles (GrIDIST)
Gentiane Monsel 2, Antoine Mahé 3, Antoine Bertolotti 4, au nom deGroupe d’infectiologie en dermatologie et des infections sexuellement transmissibles (GrIDIST)
Martine Bagot 1, Faïza Mougari 5, Emmanuelle Cambau 5, Marie Jachiet 1au nom de
Groupe d’infectiologie en dermatologie et des infections sexuellement transmissibles (GrIDIST)
Résumé |
Introduction |
La lèpre est une des premières causes de neuropathies dans le monde. Son évolution peut être marquée par des complications immunologiques appelées réactions lépreuses. La réaction de type 1 ou réaction de réversion (RR) est responsable d’une infiltration rapide et douloureuse des lésions cutanées et de névrites potentiellement sévères et irréversibles. La réaction de type 2 ou érythème noueux lépreux (ENL), est une réaction à complexes immuns caractérisée par des nodules inflammatoires douloureux associés à des signes généraux. La prise en charge thérapeutique des réactions lépreuses repose avant tout sur la corticothérapie générale prolongée, source de morbidité importante. La thalidomide, alternative thérapeutique efficace dans l’ENL, est d’utilisation limitée par sa toxicité et sa tolérance médiocre. Au cours de la RR, des immunosuppresseurs conventionnels comme la ciclosporine ou l’azathioprine ont été utilisés mais les données d’efficacité et de tolérance sont parcellaires dans cette indication, et leur disponibilité réduite dans les pays d’endémie. Dans la littérature, une vingtaine de cas d’efficacité du MTX ont été rapportés. L’objectif de l’étude vise à analyser l’efficacité et la tolérance du méthotrexate (MTX) au cours des réactions lépreuses ainsi que l’épargne cortisonique.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique incluant l’ensemble des patients suivis pour une lèpre et ayant reçu du MTX dans le cadre d’une réaction lépreuse de type 1 et 2 depuis 2016.
Résultats |
Un total de 13 patients ont été inclus, 5 femmes et 8 hommes. Les réactions étaient : ENL (n=10) et RR (n=9). La dose médiane de MTX était de 20mg par semaine avec une durée médiane de traitement de 14 mois. Au cours du traitement, 9/13 patients n’ont pas eu de récidive réactionnelle sous MTX. Parmi les 4 patients ayant récidivé, on notait 3 RR et 2 ENL. La dose de prednisone était réduite de 86 % en moyenne lors de l’arrêt du MTX. Un sevrage en corticoïdes était obtenu chez 5 des 11 patients sous CTC. La tolérance du MTX était correcte. Un patient a présenté une cytolyse grade II. Parmi les 8 patients ayant arrêté le MTX (3 pour conception, 1 pour cytolyse, 1 pour nausées, 2 pour inefficacité, 1 pour COVID-19) 6 ont récidivé dans un délai médian de 8 mois après l’arrêt du MTX (3–13).
Discussion |
Il s’agit de la plus grande cohorte rapportant l’intérêt du MTX pour limiter les récidives réactionnelles au cours de la lèpre et permettre une épargne cortisonique. Le MTX semble être une alternative de choix dans le traitement des réactions lépreuses corticodépendantes avec un profil de tolérance favorable. L’efficacité suspensive plaide en faveur d’une utilisation prolongée pour limiter la fréquence des rechutes à l’arrêt. La disponibilité et le coût réduit du MTX permettent d’envisager une utilisation dans les pays d’endémie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Érythème noueux lépreux, Maladie de hansen, Méthotrexate, Réaction de réversion
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A84-A85 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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