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Traitement par ruxolitinib d’un patient présentant une candidose cutanéo-muqueuse chronique avec mutation gain de fonction de STAT1 - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.497 
Nicolas C. Olivier , 1, Fanny Morice-Picard 2, Franck Boralevi 2, Jean-Christophe Fricain 3, Marie-Sylvie Doutre 4
1 Service de dermatologie, CHU de la Martinique, Fort-de-France 
2 Service de dermatologie pédiatrique 
3 Service de chirurgie orale 
4 Service de dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Diverses causes génétiques ont été récemment identifiées dans la candidose cutanéo-muqueuse chronique (CCMC) dont des mutations hétérozygotes gain de fonction du gène codant pour le transcripteur et l’activateur de la transcription 1 (STAT1 GOF). Nous rapportons le cas d’un patient chez lequel l’inhibiteur de JAK 1/2 a permis une rémission clinique partielle.

Matériel et méthodes

Un homme de 35 ans était suivi depuis l’âge de 5 ans pour une CCMC avec une atteinte muqueuse, buccale génitale et cutanée. Au cours de l’évolution, le patient présentait d’une part de nombreux épisodes d’oesophagite ulcérée et d’autre part des infections pulmonaires à répétition responsables de bronchiectasies se compliquant d’hémoptysies massives conduisant à une lobectomie du lobe moyen G à l’âge de 23 ans. Il n’avait pas de manifestation clinique ou biologique d’auto-immunité. Le père du patient qui présentait également une CCMC était décédé d’un carcinome épidermoïde de la langue à 50 ans. Différents anti-fongiques (miconazole, fluconazole, voriconazole) étaient prescrits au long cours et lors de poussées sévères, l’amphotéricine B par voie systémique entraînait une amélioration mais très transitoire. Des immunoglobulines intraveineuses en cures mensuelles pendant 6 mois n’étaient pas efficaces tant pour les lésions muqueuses que pour les infections pulmonaires. L’étude génétique par séquençage des exons 3 à 25 du gène STAT1 au niveau de l’ADN génomique identifiait la mutation c.604 A>G (p.Met202Val) à l’état hétérozygote (Centre d’étude des déficits immunitaires, Hôpital Necker, AP–HP). Après discussion du dossier en RCP nationale, du ruxolitinib était prescrit à la dose de 5mg 2×/j, augmentée jusqu’à 15mg 2×/j. Après 6 mois de traitement, bien toléré sur le plan clinique et biologique, on notait la cicatrisation de l’œsophagite, la disparition des ulcérations buccales et une amélioration de la glosso-stomatite. À 12 mois, il n’y avait pas de récidive de l’atteinte oesophagienne.

Discussion

La fréquente résistance de Candida aux différents anti-fongiques a conduit à proposer des traitements bloquant directement la mutation STAT1 GOF et/ou modulant les différentes cytokines dépendantes de STAT 1 et STAT 3, particulièrement l’IL-17 et l’INF gamma. Dans la littérature, une vingtaine de patients ayant une mutation STAT1 GOF ont été traités par inhibiteur de JAK avec des résultats satisfaisants tant pour la CCMC que pour les manifestations non infectieuses, en particulier auto-immunes. Nous n’avons pas observé chez notre patient, comme dans certains cas, la disparition rapide et complète des lésions cutanéo-muqueuses mais une amélioration significative permettant une meilleure qualité de vie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti JAK, Candidose cutanéo-muqueuse chronique, Mutation STAT1 GOF


Plan


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Vol 1 - N° 8S1

P. A91 - décembre 2021 Retour au numéro
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