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Antécédents psychiatriques et retard à la prescription d’isotrétinoïne chez les patients acnéiques. Analyse des données du SNDS-EGB (Système National des Données de Santé – Échantillon Généraliste des Bénéficiaires) - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.499 
Claire Laurent , 1, 2, Frédéric Balusson 2, Catherine Droitcourt 1, 2, Florence Poizeau 1, 2, David Travers 3, Emmanuel Oger 2, Alain Dupuy 1, 2
1 Dermatologie, CHU Rennes 
2 EA 7449 (Pharmacoepidemiology and Health Services Research) REPERES, Université de Rennes 1, CHU Rennes 
3 Psychiatrie, CHU Rennes, Rennes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’isotrétinoïne est le médicament de référence de l’acné sévère. Son utilisation est limitée d’une part par son caractère tératogène, et d’autre part par un risque présumé de troubles psychiatriques, jusqu’à la tentative de suicide (TS). Une étude de cohorte nationale française a toutefois montré un risque de TS moindre chez les patients sous isotrétinoïne comparé à la population de même sexe et de même âge ; ce risque également plus bas avant la cure d’isotrétinoïne suggère un phénomène de sélection des patients à l’introduction de ce traitement, basé sur l’exclusion des patients les plus à risque de TS. Notre étude visait à déterminer si les patients ayant des antécédents psychiatriques (APsy), a fortiori à risque de TS étaient moins traités par isotrétinoïne pour une acné sévère.

Matériel et méthodes

Entre 2011 et 2018, les patients de 15 à 25 ans traités par cyclines pour une acné étaient sélectionnés dans la base de données médico-administrative SNDS-EGB (Système National des Données de Santé – Échantillon Généraliste des Bénéficiaires). Les APsy étaient définis par la délivrance de psychotropes, une hospitalisation pour motif psychiatrique ou la déclaration d’affection longue durée pour motif psychiatrique. Nous avons étudié le délai entre la mise sous cyclines et l’introduction d’isotrétinoïne avec un modèle de Cox modélisant l’âge comme échelle de temps et la variable APsy comme une variable binaire dépendante du temps. Les données étaient analysées de manière séparée selon le sexe. Parmi les autres variables étudiées : la spécialité du prescripteur et le statut CMU (couverture médicale universelle).

Résultats

Ont été inclus 7029 femmes et 5531 hommes. La médiane de suivi était de 2,64 ans chez les hommes et 2,19 ans chez les femmes. La Figure 1 représente les courbes d’incidence cumulée de début d’isotrétinoïne en fonction de l’âge selon le sexe. À l’inclusion, 279 hommes (5 %) et 500 femmes (7,1 %) présentaient des APsy. Dans 99 % des cas les APsy étaient déterminés par la délivrance de psychotropes. Les APsy étaient associés à un allongement du délai avant isotrétinoïne plus marqué chez les femmes (HR 0,33 ; IC 0,35–0,82) que chez les hommes (HR 0,73 ; IC 0,50–1,10). La prise en charge par un non-dermatologue et le statut CMU étaient associés à un allongement du délai dans les deux sexes.

Discussion

Nos résultats traduisent une probable réticence à traiter l’acné par isotrétinoïne chez les patients ayant des comorbidités psychiatriques par rapport à la population générale. L’ensemble des données disponibles sur le sujet invite, tout en instaurant une surveillance rapprochée, à ne pas sous-traiter les acnés graves des patients à comorbidités psychiatriques, au risque de laisse perdurer le risque psychiatrique lié à l’acné elle-même.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acné, Psychiatrie, Isotrétinoïne, SNDS-EGB


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Vol 1 - N° 8S1

P. A92-A93 - décembre 2021 Retour au numéro
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