Les évènements indésirables associés aux inhibiteurs de Janus kinases : 126 815 rapports de pharmacovigilance - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de Janus kinases (anti-JAK) sont des thérapies ciblées bloquant la signalisation intracellulaire de plusieurs cytokines. Ils sont utilisés dans le traitement de pathologies auto-inflammatoires et dysimmunitaires. Leur principal intérêt réside dans leur voie d’administration orale et topique. Avec l’augmentation des indications ainsi que le développement de nouvelles molécules, la sécurité d’utilisation de ces thérapies ciblées est un élément crucial. L’objectif de cette étude était d’évaluer la sécurité des 3 premiers anti-JAK commercialisés à partir des déclarations de pharmacovigilance internationale.
Matériel et méthodes |
Dans cette étude observationnelle rétrospective, les données de pharmacovigilance provenaient de la base de données de l’Organisation Mondiale de la Santé de déclaration des évènements indésirables (VigiBase, 24 millions de déclarations). Toutes les déclarations comportant les médicaments suspects suivants ont été incluses : ruxolitinib, tofacitinib et baricitinib. Chaque déclaration comporte un/plusieurs évènements indésirables, classés selon la terminologie du Dictionnaire médical des affaires réglementaires MedDRA. Des analyses de disproportionnalité ont été réalisées afin d’estimer l’information component (IC). Un évènement indésirable est considéré comme un signal de sécurité si la borne inférieure de l’intervalle de crédibilité à 95 % (IC025) est positive.
Résultats |
Nous avons identifié 126 815 déclarations d’évènements indésirables impliquant un anti-JAK. Les traitements par ruxolitinib, tofacitinib et baricitinib étaient significativement associés avec la survenue d’infections (IC025 1,7 au niveau de la classe thérapeutique, et plus précisément pour les infections virales [herpes et influenza], fongiques et mycobactériennes) ; d’affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif (IC025 1,1) ; d’embolies et de thromboses (IC025 0,4) ; de tumeurs malignes et bénignes (IC025 0,8, et plus précisément les tumeurs malignes cutanées). Le tofacitinib était associé avec la survenue de perforations gastro-intestinales (IC025 1,5). Des données par molécule sont présentées dans les Figures 1 et 2. Nous n’avons pas identifié de signal concernant les évènements cardiovasculaires indésirables majeurs.
Discussion |
La sous-déclaration des évènements indésirables et l’absence de détail quant aux examens cliniques, biologiques ou d’imagerie ayant permis le diagnostic de l’évènement constituent les principales limites de cette étude. Nous avons identifié des signaux de sécurité significatifs à partir des données de déclaration internationale des évènements indésirables en lien avec les 3 premiers anti-JAK commercialisés. Un suivi plus long et de nouvelles études observationnelles pourront contribuer à l’amélioration de la connaissance de ces risques au sein de différentes populations de patients selon la pathologie sous-jacente et les comorbidités.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Inhibiteurs de Janus kinases, Pharmacovigilance
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A97-A98 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?