Deux paramètres importants contrôlent la sensibilisation à une molécule xénobiotique : le potentiel sensibilisant, qui est une donnée intrinsèque à chaque molécule, et l’exposition. Il est souvent difficile de quantifier l’exposition d’un patient à un allergène donné, ce qui rend difficile la définition des allergènes forts. En effet, la prévalence d’un allergène, telle que l’on peut la déterminer par la réalisation de tests épicutanés, n’est pas le reflet de sa force, mais la combinaison du potentiel sensibilisant et de l’exposition. La définition des allergènes forts dérive principalement d’études expérimentales chez l’animal permettant de déterminer le seuil de sensibilisation ou la dose par centimètre carré capable d’induire une sensibilisation significative. Il est à noter que sur un nombre limité de cas étudiés, une bonne corrélation a été trouvée entre les seuils déterminés expérimentalement chez la souris par la méthode du Local Lymph Node Assay (LLNA) et ceux déterminés chez l’homme par la méthode du Human Repeated Insult Patch Test (HRIPT). Sur la base de cette classification, on se rend compte que les allergènes forts sont assez courants et que la population générale y est exposée régulièrement. Ces sensibilisants forts couvrent une grande diversité chimique, mais ils présentent tous une même caractéristique, la capacité à se lier rapidement aux résidus nucléophiles des protéines.

Two important parameters control skin sensitization to a xenobiotic molecule: its sensitizing potential, an intrinsic property of each chemical, and exposure. It is often difficult to quantify a patientʼs exposure to a given allergen, which makes it difficult to define strong allergens. Indeed, the prevalence of an allergen, as determined by patch testing, reflects not its strength but a combination of sensitizing potential and exposure. The definition of strong sensitizers is therefore mainly derived from animal experiments where it is possible to assess a sensitization threshold or the dose per square centimeter that is able to induce significant sensitization. It has been shown in a limited number of case studies, that there is a good correlation between sensitization thresholds assessed in mice by the Local Lymph Node Assay (LLNA) and those obtained in humans with the Human Repeated Insult Patch Test (HRIPT). Based on this classification, one can recognize that strong sensitizers are quite common and that the general population is exposed regularly to them. Although the strong sensitizers include a broad diversity of chemicals, they have in common the ability to rapidly modify nucleophilic residues of proteins.