La dermatite atopique (DA), est une dermatose prurigineuse inflammatoire, fréquente et chronique. Elle touche aussi bien les enfants que les adultes. Son étiologie est multifactorielle et implique des interactions complexes entre une prédisposition génétique, une dysrégulation du système immunitaire, une altération de la barrière cutanée et l’environnement. Les interleukines (IL)-4 et 13 jouent un rôle clé. Le dupilumab, anticorps monoclonal dirigé contre la sous-unité alpha commune aux récepteurs de l’IL-4 et de l’IL-13, est la première biomolécule approuvée pour le traitement de la DA modérée à sévère. Il s’est révélé très efficace aussi bien dans les premiers essais cliniques de phases II et III que dans la vraie vie, avec une bonne tolérance générale. Cependant, une fréquence assez élevée d’évènements indésirables oculaires (de 10 à 40 %), de type conjonctivite et syndrome sec, a été rapportée. Leur prise en charge peut dans certains cas échouer et leur gravité imposer l’arrêt du traitement. De plus et de façon surprenante, ces complications oculaires n’ont pas été décrites chez les patients traités par dupilumab pour d’autres pathologies telles que l’asthme. La compréhension des mécanismes moléculaires responsables est importante pour identifier les patients à risque et adapter leur prise en charge préventive et curative à la fois dermatologique et ophtalmologique.

Atopic dermatitis (AD), is a common, chronic inflammatory pruritic dermatosis. It affects children as well as adults. Its etiology is multifactorial and involves complex interactions between genetic predisposition, dysregulation of the immune system, alteration of the skin barrier and the environment. Interleukins (IL)-4 and IL-13 play a key role. Dupilumab is the first biomolecule approved for the treatment of moderate to severe AD. It is a monoclonal antibody directed against the common chain of IL-4 and IL-13receptors. Dupilumab has been shown to be very effective in both the first phase II and III clinical trials and in real life setting. It is overall well tolerated, however a high frequency of adverse eye events, such as conjunctivitis and dry eye syndromes, has been noted. Their management is usually easy but in some cases their severity requires treatment interruption. Understanding the involved molecular mechanisms is important in identifying patients at risk and adapting their treatment in close collaboration between the dermatologist and ophthalmologist.