Emploi de la TEP-TDM au 18-FDG dans les myopathies inflammatoires, description rétrospective sur une série de 93 examens, un outil aux performances encore incertaines - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
Les myopathies inflammatoires idiopathiques (MII) se déclinent en 4 grandes entités: la myopathie nécrosante auto-immune (MNAI), la dermatomyosite (DM), le syndrome des anti-synthétases (SAS) et la myosite à inclusion (MI). La tomographie par émission de positons au 18-fluorodésoxyglucose (TEP-TDM) est un outil couramment utilisé dans le diagnostic, le suivi ou la recherche de néoplasie. Peu d’études se sont intéressées à sa valeur dans les MII:
– pour la recherche des néoplasies associées;
– pour la mise en évidence de l’inflammation musculaire.
Patients et méthodes |
Dans cette étude descriptive rétrospective monocentrique, tous les patients ayant bénéficié d’une TEP-TDM dans notre service du 01/01/2014 au 01/07/2021 et suivis pour une myosite quelle qu’elle soit ont été inclus.
La répartition se faisait en 4 groupes diagnostics: MNAI, DM, MI, et autres myosites inflammatoires (incluant SAS, myosite de chevauchement, infectieuse, secondaire aux immunothérapies, granulomateuse, secondaires à d’autres maladies inflammatoires, toxique ou indéterminée). Les antécédents, l’appréciation de l’activité par le score MITAX musculaire (patient actif pour les scores A et B et inactif de C à E), les données biologiques (CK) au diagnostic et à la TEP-TDM étaient recueillis.
Résultats |
Quatre-vingt-treize TEP-TDM ont été analysées correspondant à 73 patients. Les diagnostics étaient les suivants: 10 MNAI, 24 DM, 13 MI, et 26 autres myosites (4 SAS, 4 myosites de chevauchement, 4 post-infectieuses, 4 secondaires aux immunothérapies, 2 granulomateuses, 1 toxique sur éthylisme chronique, 5 inflammatoires indéterminées, 2 secondaires à d’autres maladies inflammatoires systémiques).
L’âge moyen était de 59±17 ans, 47,95 % des patients étaient des hommes (n=35). Parmi les patients, 17,80 % (n=13) avaient un antécédent de néoplasie au diagnostic de la MII et 12,33 % (n=9) une néoplasie active. Parmi les TEP-TDM (n=74), 79,57 % étaient réalisées sous corticoïdes. Le délai médian de réalisation de la TEP-TDM par rapport au diagnostic de la MII était de 19 mois [2–63,25].
La médiane de CK au diagnostic de la myosite était de 1537UI/L [450–4000] contre 162,5UI/L [79–897] à la réalisation de la TEP-TDM. Il n’y avait pas de différence significative de CK entre les TEP-TDM musculairement métaboliques ou non (p=0,326). Parmi les TEP-TDM, 53,76 % étaient effectuées chez des patients actifs selon le MITAX musculaire (n=50).
Les performances de la TEP pour déceler une néoplasie étaient de 71,43 % de sensibilité, 94,37 % de spécificité et 91,78 % de VPN (p<0,0001), 4 patients se voyaient diagnostiquer une néoplasie dans un délai de 3 ans après une première TEP-TDM négative (2 adénocarcinomes mammaires, 1 carcinome épidermoïde ORL et 1 rechute de carcinome ovarien), 2 de ces patients présentaient une DM anti-TIF1gamma.
La présence d’un hypermétabolisme musculaire avait une sensibilité de 64,29 % et une spécificité de 52,08 % pour la détection d’une maladie active (p=0,1402), seul le groupe DM montrait des performances supérieures avec sensibilité 73,33 %, spécificité 92,86 %, VPP 91,67 % et VPN 76,47 % (p<0,0001). La restriction aux TEP faites sous moins de 20mg de prednisone (n=43) n’améliorait pas les performances (sensibilité 57,14 %, spécificité 66,67 %, p=0,215), de la même manière les TEP-TDM faites dans l’année suivant le diagnostic ne montraient par de meilleures performances (sensibilité 68,75 %, spécificité 50 %, p=0,423).
Conclusion |
La TEP-TDM présente de bonnes performances pour éliminer une néoplasie, y compris dans la population des MII. La survenue de néoplasie après une TEP-TDM non suspecte reste toutefois possible et doit inciter à la prudence en cas de forte conviction clinique et d’immunité suggestive (anti-TIF1gamma), notamment à l’égard de néoplasies solides.
Par ailleurs, en dehors du groupe des dermatomyosites, la TEP-TDM semble être un mauvais indicateur de l’activité musculaire inflammatoire des MII dans notre étude.
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Vol 42 - N° S2
P. A266-A267 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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