Prévalence et facteurs associés à la récidive thrombotique dans le syndrome des antiphospholipides - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
La fréquence des récidives thrombotiques dans le SAPL et les facteurs associés à ces récidives sont variables dans la littérature. L’objectif de ce travail était de déterminer le taux de récidive thrombotique dans une population de patients atteints de SAPL thrombotique suivie au sein de notre CHU et d’identifier les facteurs de risque associés à ces récidives.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective d’une cohorte de patients suivis entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2019. Nous avons recueilli les caractéristiques du SAPL, le traitement, le risque cardiovasculaire artériel et veineux ainsi que les caractéristiques des récidives et l’évolution du statut immunologique au cours du suivi. Une analyse univariée des facteurs associés à la récidive était réalisée par le test du Log-rank. Une analyse multivariée avec un modèle de Cox était réalisée sur les variables sélectionnées précédemment ou considérées d’intérêt.
Résultats |
Cent-quatorze (114) patients répondaient aux critères de SAPL thrombotique selon la classification de Sydney. L’âge moyen était de 42 ans [26–58] avec un sex-ratio F/H de 2,2 et un suivi médian de 8 ans [4–12]. Trente patients (26 %) avaient récidivé au moins un fois avec un délai médian de 6 ans [3–11] soit une incidence approchée de 1,5 pour 100 patients-années. La majorité des patients (20) (67 %) récidivait une seule fois; 10 (33 %) récidivaient au moins deux fois. Au moment de la récidive, 20 patients (46 %) étaient sous AVK seul ou en association à un antiagrégant plaquettaire. L’INR était dans la cible chez 8 patients (40 %), hors cible chez 5 patients (25 %) et non retrouvé chez 7 patients (35 %). En analyse univariée avec le test du Log-rank, le statut triple positif (36 % vs 29 %) (p=0,033), l’antécédent de lupus érythémateux systémique (27 % vs 11 %) (p=0,023), un antécédent personnel de maladie cardiovasculaire (10 % vs 14 %) (p=0,007), d’hypertension artérielle (43 % vs 22 %) (p=0,029), d’hypercholestérolémie (23 % vs 8 %) (p=0,035), d’obésité (30 % vs 8 %) (p=0,001) étaient significativement associés à la récidive. Le seul facteur indépendamment associé à une récidive en analyse multivariée avec le modèle de Cox était l’antécédent d’obésité au diagnostic avec un risque moyen trois fois plus élevé de récidiver (HR=3,97 [1,17–13,49], p=0,028).
Conclusion |
Le taux de récidive thrombotique de notre série semble inférieure à ceux de la littérature (31 % dans la cohorte Europhospholipide, 44 % dans l’étude rétrospective prolongée sur 18 ans de Taraborrelli et al. avec une incidence annuelle de 3,5 %). De manière intéressante et sous réserve des limites liées au caractère rétrospectif de cette étude et du nombre de patient inclus, les facteurs de risque cardio vasculaire et l’obésité semblent également être associés à la récidive thrombotique en plus du statut immunologique. Ces données soulignent la nécessité d’un contrôle plus strict des facteurs de risque cardiovasculaire.
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Vol 42 - N° S2
P. A305-A306 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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