La répartition des sous-populations monocytaire dans l’histiocytose est proche de la leucémie myélomonocytaire chronique, est corrélée au phénotype et à l’activité de la maladie - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
Les monocytes jouent un rôle important dans la pathogénèse des histiocytoses [2 , 1 ]. Peu de donnés sont disponibles concernant l’étude de leur phénotype dans les histiocytoses ; et les différences avec d’autres syndromes myéloprolifératifs ou maladies inflammatoires.
Matériels et méthodes |
Le phénotype des sous-populations des monocytes de patients atteints d’histiocytose a été comparé à celui de patients atteints de leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC), de thrombocytémie essentielle (TE), d’artérite à cellules géantes (ACG) et de donneurs sains (HD). Les monocytes ont été définis comme classiques (CD14++CD16-), intermédiaires (CD14+CD16+) et non classiques (CD14+CD16++) par cytométrie en flux.
Résultats |
Soixante-douze patients ont été inclus (16 histiocytoses, 7 LMMC, 7 TE, 21 ACG et 21 sujets sains). Parmi les histiocytoses, 8 patients avaient une maladie d’Erdheim-Chester dont 5 étaient BRAFV600E mutés. Quatre patients avaient une histiocytose Langerhansienne et un seul avait une mutation BRAFV600. Quatre patients avaient une maladie de Rosai-Dorfman dont 2 avaient une mutation MAP2K1. Trois patients avaient une histiocytose et un syndrome myéloprolifératif associé (2 LMMC, 1 TE) et 6 patients une hématopoïèse clonale associée. La proportion de monocytes « classiques » était plus élevée dans les histiocytoses comparé aux TE (médiane avec écart interquartile : 92 % [83,5–96,0] vs 76 % [71,0–84,0] ; p : 0,0149). La proportion de monocytes intermédiaires était plus faible dans les histiocytoses comparées aux TE (4,5 % [3,00–7,75] vs 13 % [9,00–18,00] ; p : 0,0230) et aux ACG (4,5 % [3,00–7,75] vs 7,91 % [6,01–20,75] ; p : 0,0175). Les proportions de monocytes classiques (87,50 % [78,50–92,50] vs 97 % [96,0–98,0] ; p :0,0015), intermédiaires (5 % [4,0–12,25] vs 2,5 % [1,250–2,750] ; ip :0,043) et non classiques (4 % [3,250–11,0] vs 0,5 % [0,500–1,500] ; p :0,0086) différaient entre les patients atteints de LMMC et les patients présentant une histiocytose et une hématopoïèse clonale. La répartition était identique chez les patients avec histiocytose et une mutation sur la voie des MAP-kinases et les patients avec une LMMC. La répartition des monocytes ne différait pas selon le type d’histiocytose, le statut moléculaire, l’association avec une néoplasie myéloïde ou hématopoïèse clonale ou le traitement par thérapie ciblée. La proportion de monocytes non classiques était plus faible dans les histiocytoses avec atteintes vasculaires (1,00 % [0,775–2,500] vs 4,00 % [1,750–9,500] ; p : 0,0425). La proportion de monocytes intermédiaires était plus faible chez les patients avec une maladie contrôlée (3,5 % [2,00–5,00] vs 7,5 % [4,00–16,00] ; p : 0,0311).
Conclusion |
La distribution des sous-populations monocytaire est homogène dans les histiocytoses. Cette dernière est proche de la LMMC, un syndrome myéloprolifératif avec une implication possible de la voie des MAP-kinases ; mais elle est différente de la TE et de l’ACG. L’analyse des sous-populations monocytaire peut être une aide diagnostique et un marqueur d’activité de la maladie.
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Vol 42 - N° S2
P. A326-A327 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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