La France du fait de son histoire a développé un empire colonial mondial. De ce passé reste certains territoires toujours administrés par l’hexagone, ils constituent les départements et régions d’outre-mer : DROM. Dans ces lieux vivent non seulement des habitants autochtones et métropolitains, mais aussi des immigrants régionaux attirés par la richesse de ces territoires. Ces terres sont donc un concentré de populations ayant des origines ethniques diverses, se traduisant par une grande variété et des particularités de leurs phénotypes érythrocytaires. L’isolement géographique, en réduisant le brassage génétique, a favorisé l’apparition et le maintien de groupes sanguins dit rares au sein de ces territoires. On peut citer comme exemples le phénotype MNS : −5 aux Antilles, les sujets RH :−1,2,3,−4,−5 en Guyane, ou bien les sujets RH :−18 à Mayotte. La prise en charge de tels patients immunisés vis à vis de ces groupes sanguins rares constitue un véritable challenge. La rareté est une notion relative qui résulte du déséquilibre entre la demande (besoin receveur) et l’offre (disponibilité donneur). Pour assurer une prise en charge la plus sécuritaire possible, ce déséquilibre doit être minimal. Ainsi, il convient de connaître finement la prévalence des groupes sanguins des habitants des DROM. De ce constat, découleront les moyens nécessaires à allouer aux collectes et aux devenir des unités prélevées. Des collectes sont déjà en place sauf à Mayotte et à la Guyane posant ainsi la question de leur (ré)ouverture. Cette optimisation de l’autosuffisance qualitative repose sur des enjeux médicaux, à la fois immuno-hématologiques et infectieux, mais également sociaux et sociétaux.