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Comparaison du Mycophénolate Mofétil et du Cyclophosphamide dans le traitement de la néphropathie lupique chez un groupe de patients tunisiens - 24/11/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.10.027 
O. Dhrif 1, , M.S. Hamdi 2, K. Ines 2, I. Boukhris 3, C. Kooli 4, E. Cherif 4, S. Azzabi 5, L. Ben Hassine 1
1 Service de médecine interne B, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 
2 Médecine interne B, CHU Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 
3 Médecine interne, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 
4 Médecine interne B, hôpital Charle-Nicolle, 9 Avril, Tunis, Tunisie 
5 Service de médecine interne B, CHU Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mycophenolatemofétil(MMF) a été incorporé dans les recommandations EULAR/ERA-EDTA 2012 dans le traitement de la néphropathie lupique. Il constitue une alternative équivalente en efficacité au cyclophosphamide (CYC) pour les patients ne présentant pas d’insuffisance rénale ni des facteurs de mauvais pronostique anatomopathologiques. Cette alternative thérapeutique avait été largement validée initialement chez les caucasiens puis chez différentes ethnies. Néanmoins, un retour sur l’expérience nord-africaine avec ce traitement manque à la littérature. Le but de notre étude est de comparer l’utilisation du MMF et elle du CYC dans le traitement de la néphropathie lupique chez un groupe de patients tunisiens.

Patients et méthodes

Enquête étiologique observationnel de cohorte rétrospective ayant inclus des patients chez qui une néphropathie lupique était retenue sur étude anatomopathologique de ponction biopsie rénal, classifié selon la classification de l’ISN/RPS 2003, ont été exclus de cette étude les patients avec une clairance de la créatininémie inférieur à 80mL/min ou chez qui on a retrouvé des signes de gravités anatomopathologiques : croissants extra-capillaires ou nécrose fibrinoïde dans>25 % des glomérules. Ces patients étaient hospitalisés dans notre service de médecine interne sur une période de 20 ans de 2000 à 2020. Nous avons comparé les fréquences des variables qualitatives par le risque relatif (RR) et sa significativité p par le Test exact de Fisher, Nous avons rapporté les moyennes et les quartiles (Q1 et Q3) des variables quantitatives et nous avons comparé la significativité p de leurs différences par le Test de Mann-Whitney. Le seuil de significativité α a été définit à 5 %.

Résultats

Notre étude avait inclus 24 patients atteints de néphropathie lupique dont 13 patients ayant reçu du MMF et 11 patients ayant reçu du CYC. L’âge moyen des patients était de 36 ans (Q1 : 22, Q3 : 46) pour le bras MMF et 38 ans (Q1 : 31, Q3 : 46) pour le bras CYC, le sex-ratio (F/H) était de 12/1 dans le groupe MMF et 10/1dans le groupe CYC. L’atteinte rénale se présentait dans les bras MMF et CYC respectivement comme suit : la moyenne de protéinurie de 24h était à 2,01g (Q1 : 1,20g, Q2 : 2,25g) vs 2,69g (Q1 : 1,49g, Q2 : 2,91g), une hématurie était associée dans 6 cas (46 %) vs 10 cas (90 %), une hypertension artérielle dans 1 cas (7 %) vs 1 cas (9 %), des œdèmes dans 4 cas (30 %) vs 4 cas (36 %). Le SLEDAI-2k était à 14(Q1 : 10, Q3 : 17) vs 17(Q1 : 14, Q2 : 22). Les caractéristiques de la ponction biopsie rénal étaient répartis entre le bras MMF et CYC respectivement comme suit : une néphropathie classe 3 dans aucun cas vs 1 cas (9 %), classe 3+5 dans 3 cas (23 %) vs aucun cas, classe 4 dans 4 cas (30 %) vs 5 cas (45 %), classe 4+5 dans 4 cas (30 %) vs 5 cas (45 %), classe 5 dans 2 cas (15 %) vs aucun cas, des lésions de micro-angiopathie thrombotique dans 2 cas (15 %) vs 2 cas (18 %), des lésions interstitielle dans 5 cas (38) vs 4 cas (36 %), des lésions à prédominance active dans 11 cas (84 %) vs 10 cas (90 %). Le traitement immunosuppresseur d’induction était administré durant 6 mois dans tous les cas : le MMF à la dose 3g/j et le CYC à 6 bolus mensuel à une dose moyenne 0,93g/bolus. Une corticothérapie y était associée dans tous les cas à la dose de 1mg/kg/j. Des bolus de méthylprednisolone préalable étaient utilisé dans 6 cas (46 %) dans le bras MMF et 9 cas (81 %) dans le bras CYC soit un RR=0,57 (p=0,1). L’évolution des bras ayant reçu MMF et CYC étaient respectivement comme suit : une réponse complète avec protéinurie de 24h<0,5g/24h était atteinte dans 11 cas (84 %) vs 9 cas (81 %) soit un RR=1,03 (p=0,99), une réponse partielle avec diminution>50 % de la protéinurie de 24h initial était observée dans 1 cas (7 %) vs 2 cas (18 %) soit un RR=0,39 (p=0,57), une absence de réponse était notée dans 1 cas (7 %) vs aucun cas (p=0,99), Le SLEDAI de contrôle était en moyenne de 1,38 (Q1 : 0,Q3 : 2) dans le bras MMF et 0,73 (Q1 : 0 Q3 : 2) dans le bras CYC (p=0,65). Des complications infectieuses étaient observées dans 1cas (8 %) dans le bras MMF et 6 cas (55 %) dans le bras CYC soit un RR=0,15 (p=0,023). Celles-ci ont toutes bien évolués sous antibiothérapie, il n’y avait pas de cas de toxicités hématologiques, hépatiques ou gonadiques retenues dans notre série, aucun décès n’avait été enregistré.

Conclusion

Conformément aux données publiées, notre enquête ne retrouvait pas de différence significative en efficacité entre les deux traitements. Cependant, un taux significativement moindre de complications infectieuses en faveur du MMFavait été observé. Ces résultats suggèrent la viabilité du MMF dans le traitement de la néphropathie lupique pour les indications précédemment citées également dans la population tunisienne.

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Vol 42 - N° S2

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