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Place de rituximab dans le traitement du Lupus érythémateux systémique - 24/11/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.10.040 
H. Tassine 1, W. Ammouri 2, , H. Khibri 1, Z. Tazi Mezalek 1, M. Maamar 1, H. Harmouche 1, M. Adnaoui 1
1 Service de médecine interne/hématologie clinique, CHU IBN Sina, Faculté de médecine et de pharmacie, Université Mohammed V, Rabat, Maroc 
2 Service de médecine interne/hématologie clinique, CHU IBN Sina, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohamed V, Rabat, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les manifestations cliniques du Lupus systémique (LES) sont variables et polymorphes et l’évolution se fait souvent par poussées entrecoupées de rémission. Le traitement est basé sur l’association d’une corticothérapie systémique à l’hydroxychloroquine avec recours à un immunosuppresseur dans les formes sévères. Le rituximab, un anticorps monoclonal anti-CD20, apparaît comme une alternative prometteuse dans le traitement du LES réfractaire aux traitements habituels.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective incluant des patients atteints de LES, colligée au service de Médecine Interne du CHU Ibn Sina de Rabat, durant la période allant de 2012 à 2020. Les critères d’inclusion étaient les patients de plus de 15 ans ayant un diagnostic positif de LES selon les critères de l’ACR 1997 et la SLICC 2012 et ayant reçu un traitement par Rituximab avec un recul d’au moins 06 mois. L’objectif de l’étude est d’analyser l’efficacité et la tolérance du rituximab dans le traitement de LES. Les critères de réponse au traitement étaient ceux de l’ EULAR 2019.

Résultats

L’étude a porté sur 16 patients dont 15 (94 %) de sexe féminin. L’âge moyen au diagnostic était de 30 ans (17-62 ans), l’âge moyen au moment du traitement par le rituximab était de 38 ans (20-68 ans) et la durée moyenne d’évolution de la maladie de 8 ans (1 mois-23 ans). Les atteintes cliniques étaient: Les signes généraux n=9 (56,2 %), une atteinte cutanée n=15 (93,7 %), un phénomène de Raynaud n= 2 (12,5 %), une atteinte articulaire n= 14(87,5 %) et une atteinte hématologique chez 12 (75 %) cas. L’atteinte rénale était notée chez 13 (81,2 %) cas. Il s’agissait de la néphropathie lupique classe IV: 4 (36,3 %) cas, classe IV/V: 3 (27,2 %) cas, classe III/V: 2 (18,2 %) cas, classe III et III/IV chez un cas respectivement. L’atteinte neurologique centrale était notée chez 2 (12,5 %) patientes (myélite et vascularite cérébrale dans un cas respectivement). L’atteinte neurologique périphérique était notée dans un cas sous forme d’une polyradiculonévrite aiguë. Une patiente a présenté une pancréatite aiguë et une sérite était notée chez 4 (25 %) cas. Les ANTINUCL2AIRES étaient positifs dans 100 % des cas, les anti-DNA chez 11 (78,6 %) cas, les anti-phospholipides (APL) chez 7 (43,7 %) cas, et les anti-SSA chez une patiente. Une hypocomplémentémie était notée chez 10 (71,4 %) cas. Un sédiment urinaire actif était noté dans 8 (57,1 %) cas et une protéinurie de 24H positive chez 11 (73,3 %) cas avec une moyenne de 2,7g/jour (1,06-5g/jr) et un syndrome néphrotique chez 6 (40 %) patients. Une insuffisance rénale était notée chez 6 (37,5 %) cas, elle était aiguë chez 2 (12,5 %) patientes et chronique chez 4 (25 %) patientes avec une moyenne de la clairance de la créatinine de 23,5ml/min (11,5-50ml/min). Le traitement avant le rituximab comportait une corticothérapie systémique sous forme de bolus avec relais par voie orale dans tous les cas. L’hydroxychloroquine était prescrit chez tous les patients. Une patiente a bénéficié de séances d’échanges plasmatiques. Un traitement d’induction par immunosuppresseur était indiqué chez 11 (68,7 %) cas pour une néphropathie lupique. Il s’agissait du cyclophosphamide chez 10 (62,5 %) cas et le mycophenolate mofetil (MMF)chez 5 (31,5 %) cas. Le traitement d’entretien était à base de l’azathioprine chez 5 (31,5 %) cas et MMF chez 8 (50 %) cas. Les indications du traitement par rituximab étaient une néphropathie lupique réfractaire dans 11 (68,7 %) cas et l’atteinte hématologique dans 6 cas (thrombopénie immunologique: 2 (12,5 %) cas; la microangiopathie thrombotique: 2 (12,5 %) cas, un syndrome d’activation macrophagique: un cas (6,25 %)) et un syndrome des APL avec une hypertension pulmonaire dans un cas. Le rituximab était bien toléré chez l’ensemble des patients à l’exception d’une encéphalite postérieure réversible chez une patiente. La durée moyenne du suivi après rituximab était de 9,7mois. La réponse rénale au Rituximab était complète dans 4/11(36 %) cas, 2/11 (12,5 %) cas avaient une réponse rénale partielle et 5/11 (31,5 %) cas présentaient un échec thérapeutique (une insuffisance rénale chronique terminale dans 2 cas et un décès). Pour l’atteinte hématologique, une réponse hématologique complète était notée chez 3/6 (50 %) patients (MAT et SAM) et une réponse partielle chez 2/6 (33 %) patients suivis pour thrombopénie immunologique.

Conclusion

Le rituximab constitue un traitement parfois salvateur au cours du LES. Les résultats de notre étude sont positifs notamment au cours des tableaux hématologiques aigus et la néphropathie lupique réfractaire aux immunosuppresseurs. Un nombre plus important de patients serait nécessaire pour mieux évaluer cette réponse.

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Vol 42 - N° S2

P. A363 - décembre 2021 Retour au numéro
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