Une vigilance grandissante est portée au risque d’anémie qui peut être lié au don de sang total, mais aussi à l’interruption inopinée d’une procédure d’aphérèse du fait de la non restitution du volume sanguin extra corporel. Ce risque est majoré du fait que le don de plasma est possible avec des taux d’hémoglobine pré-don plus bas que pour le sang total (11,5 pour les femmes et 12,5g/dL pour les hommes).

Du 1/1 au 30/4/20, 19 214 plasmaphérèses ont été effectuées sur AutoC° et Aurora° dans notre région. 189 interruptions ont été déclarées (1,7 %) dont les motifs étaient : hématomes 54 %, anomalie machine 10 %, malaise 9 %, autres 27 % (principalement débit veineux insuffisant). La moitié eut lieu avant le prélèvement de 19 % du volume cible de plasma à prélever ; 55 % ont abouti à la destruction du produit pour volume insuffisant (<150mL).

L’impact sur le donneur a été estimé en considérant que le réservoir du kit contenant le sang non restitué pouvait être plein lors de l’interruption (“worst case”). Selon ce modèle, le volume total prélevé dépasse la limite des 16 % autorisés dans 5 % des cas. La perte médiane en taux d’hémoglobine est estimée à 0,71g/dL pour les hommes, 0,86 pour les femmes, soit environ l’équivalent 75 % du don de sang total. Le % de donneuses <11,5g/dL passe de 6 % avant aphérèse à potentiellement 20 % après interruption. 94 % ont moins de 70kg.

Ceci conforte l’intérêt de déclarer ces interruptions de procédure et d’ajourner pendant 2 mois avant un don de sang total ultérieur. La détermination de l’hémoglobine pré-don lors du don ultérieur pourrait être discutée chez les donneurs dont l’hémoglobine est <12g/dL et/ou les femmes de faible poids.