Facteurs de risque de survenue de sérite chez les patients atteints de lupus érythémateux systémique - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
L’atteinte séreuse est une manifestation connue au cours du lupus érythémateux systémique (LES), faisant partie des 11 critères de la classification ACR/EULAR de la maladie. Sa prévalence varie largement selon les séries. L’objectif de ce travail est d’identifier les facteurs de risque de survenue des sérites chez un groupe de patients atteints du LES.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, menée dans un service de Médecine interne, s’étalant sur une période de 15 ans et colligeant tous les patients suivis pour un LES entre l’année 2006 et 2021 ; le diagnostic étant retenu selon les critères de l’American Collège of Rheumatology (ACR) de 2019. Une cohorte incluant 234 patients a été obtenue, puis subdivisée en deux groupes ; en fonction de la survenue ou non au cours de suivi d’une pleurésie et/ou d’une péricardite documentées : le groupe 1 (G1) : patients ayant présenté une sérite et le groupe 2 (G2) : le reste des patients. Les données démographiques, clinico-biologiques ainsi que le profil immunologique ont été alors comparés.
Résultats |
Parmi les 234 patients étudiés, 103 avaient présenté une sérite lupique au cours de leurs suivis, avec une prévalence de 44 %. La répartition était comme suit : une péricardite isolée chez 48 patients (47 %), une pleuropéricardite chez 33 patients (32 %) et une pleurésie isolée chez 22 patients (21 %). L’épanchement pleural était de faible abondance dans 55 % des cas, de grande et de moyenne abondance dans 25 % et 20 % des cas respectivement. L’épanchement péricardique était de faible abondance dans 69 % des cas, de moyenne abondance dans 20 % des cas et de grande abondance dans 7 % des cas. Un seul cas de tamponnade était objectivé. La sérite lupique avait révélé la maladie chez 20 % des patients. En comparant les deux groupes, aucune différence significative n’était observée concernent l’âge moyen d’apparition du LES (35,4±13,5 ans dans G1 vs 34,4±13,5 ans dans G2 ; p=0,5), ou le genre-ratio (15,7 % dans G1 vs 10 % dans G2 ; p=0,2). Sur le plan clinique, la fièvre était plus fréquente dans le premier groupe (53,5 % vs 33 %) avec une différence significative (p=0,009). Au contraire, l’atteinte neurologique était moins fréquente dans G1 par rapport au G2 (7 % vs 16 %) avec une différence significative (p=0,04). Les fréquences des autres manifestations systémique (articulaire, rénale, cutanée, phénomène de Raynaud) étaient similaires dans les deux groupes. Sur le plan biologique, des fréquence plus élevées de l’anémie hémolytique auto-immune(AHAI), du syndrome inflammatoire biologique(SIB) et de l’hypocomplémentémie C3 et C4, étaient observées chez les patients ayant présenté une sérite par rapport à l’autre groupe ; avec respectivement 40 % vs 17 % (p<0,001), 64 % vs 43 % (p=0,017), 78 % vs 59 % (p=0,03) et 80 % vs 60 % (p=0,02). L’étude comparative du profil immunologique a montré une positivité élevée des anticorps anti-ribosome et anti-SSB dans G1 par rapport au G2, avec respectivement 45 % vs 21 % (p=0,04) et 61 % vs 31 % (p=0,001).
Conclusion |
Parmi les connectivites, le LES est le plus pourvoyeur de sérite. Identifier un sous-groupe de patients lupiques à risque plus élevé de sérite, fournit la possibilité d’une intervention précoce. Notre étude a conclu que les patients qui présentent une fièvre, une AHAI, un SIB et une consommation des fractions c3 et c4 du complément, ont un risque plus élevé d’apparition de sérite.
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Vol 42 - N° S2
P. A432 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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