Endocardites infectieuses prothétiques à échographies trans œsophagiennes négatives : à propos d’une série de 04 cas - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic d’endocardite infectieuse représente un véritable défi diagnostique et une urgence thérapeutique. Cette affection est greffée d’une morbi-mortalité importante, nécessitant un diagnostic précoce. La variabilité de la présentation clinique, la faible sensibilité des critères de Duke modifiés, et le pourcentage élevé d’examens échocardiographiques négatifs oblige le clinicien a envisager de nouvelles techniques d’imagerie. La tomographie par émission de positrons (PET), en particulier, a connu une avancée majeure et ses indications ont été élargies de l’oncologie médicale au diagnostic des endocardites infectieuses sur prothèse valvulaire en cas de suspicion clinique élevée et d’échocardiographie non concluante ou non contributive. Nous rapportons les cas de 04 patients ou le PET scanner a représenté un outil clé dans le diagnostic d’endocardite valvulaire prothétique.
Observation |
Cas clinique no 1 : Une patiente de 57 ans avec un antécédent de remplacement valvulaire aortique se présente pour la prise en charge d’une fièvre prolongée d’origine indéterminée. L’examen général retrouve une hyperthermie isolée. L’examen cardiovasculaire ne retrouve pas de souffle. Le bilan biologique retrouve un syndrome inflammatoire avec une protéine C réactive (CRP) à 129. Les hémocultures sont négatives. L’Echographie trans -thoracique (ETT) rapidement complétée par une échographie trans oesophagienne (ETO) ne retrouve pas de végétations. Devant le doute diagnostique une tomographie par émissions de positons est réalisée et permet d’objectiver un hypermétabolisme glucidique pathologique de la valve aortique avec un Suv max à 3 associé à de multiples infiltrats pulmonaires nodulaires permettant de poser le diagnostic d’une endocardite infectieuse compliquée de métastases septiques pulmonaires. Cas clinique no 2 : Une patiente de 75 ans est admise pour l’exploration d’un syndrome inflammatoire biologique fluctuant. L’amamnèse retrouve un remplacement valvulaire aortique remontant à 5 ans. L’ETT et l’ETO sont négatives. Le Pet scanner a permis de révéler un hypermétabolisme très important avec un suv max à 9 en regard de la valve aortique évocateur d’endocardite. Cas clinique no 3 : une patiente de 64 ans qui avait bénéficiée en 1996 d’un remplacement valvulaire mitral est hospitalisée pour l’exploration d’une fièvre nue prolongée. Le bilan biologique retrouve des stigmates d’infection bactérienne sévère avec une CRP dépassant 300. L’ETO doute sur la présence de végétations intra-cardiaques. Le PET conforte le diagnostic en objectivant un hypermétabolisme de la prothèse mitrale avec un Suv max à 5,4. Cas clinique no 4 : Un patient de 74 ans qui avait un antécédent de remplacement valvulaire mitral et qui consulte pour une fièvre prolongée inexpliquée associée à un syndrome inflammatoire biologique. L’ETO n’a objectivé aucun signe d’endocardite valvulaire. Le PET a mis en évidence un hypermétabolisme arrondi peu intense de la valve mitrale mais pathologique et très en faveur d’une endocardite infectieuse.
Conclusion |
L’endocardite infectieuse, et en particulier l’endocardite sur valve prothétique, reste associée à une mortalité non négligeable et à des frais médicaux importants. La réalisation précoce d’une imagerie judicieuse devrait avoir un impact significatif sur les résultats cliniques et sur les coûts médicaux. Cette série de cas cliniques est une bonne illustration de l’utilité du Pet scanner dans les cas suspects d’endocardite avec échocardiographie non contributive. Sans pouvoir se substituer à la clinique, aux prélèvements microbiologiques et à l’échographie, le PET scanner serait un outil diagnostique intéressant à considérer chez certains patients. Des études supplémentaires seraient souhaitables afin de clarifier le rôle de cet examen et pour confirmer sa valeur de le suivi de la réponse thérapeutique chez les patients sous traitement médical.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 42 - N° S2
P. A435-A436 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?