La dengue, arbovirose transmise par les moustiques Aedes poursuit son expansion dans le monde. La France est particulièrement concernée, dans les territoires ultramarins, mais aussi en métropole où le vecteur Ae. albopictus poursuit son implantation. En Guyane et dans les Antilles françaises, la dengue est endémo-épidémique depuis les années 90, caractérisée par une répétition d’épidémies et la circulation de plusieurs sérotypes. Après une accalmie depuis 2013, pendant laquelle ont sévi des épidémies de chikungunya puis de Zika, la dernière épidémie de dengue, de fin 2019 à avril 2021 a été importante avec plus de 60 000 cas dans les Antilles et plus de 12 000 en Guyane. À la Réunion et Mayotte, après les épidémies de dengue de 1977–78, seuls des cas sporadiques ou des épidémies de quelques centaines de cas avaient été identifiés. Mais depuis 2017, une succession de vagues épidémiques, ont affecté chaque année la Réunion, la dernière ayant été la plus forte et sévère. À Mayotte, une épidémie affectant plus de 4500 personnes a sévi de fin 2019 à juin 2020, caractérisée par sa sévérité. En métropole, depuis 2010, 13 épisodes de transmission de dengue ont été identifiés, avec 1 à 7 cas par foyer de transmission. Ces épisodes, qui surviennent dorénavant quasiment chaque année, sont tous survenus sur le pourtour méditerranéen à l’exception d’un épisode en région lyonnaise en 2019. Cette intensification de la circulation de la dengue dans le Monde et en France fait peser un risque sur la transfusion et la greffe, imposant la définition de stratégies de sécurisation. Le HCSP et son groupe dédié, le SECPROH sont en charge de ces recommandations, régulièrement actualisées.