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Évaluation fonctionnelle urinaire et urodynamique préopératoire des patientes présentant une endométriose profonde pelvienne chirurgicale : à propos de 12 cas - 19/04/08

Doi : 10.1016/j.gyobfe.2007.11.022 
C. de Lapasse , F. Renouvel, C. Chis, I. Grosdemouge, P. Panel
Service de gynécologie–obstétrique, hôpital André-Mignot, centre hospitalier de Versailles, 177, rue de Versailles, 78157 Le Chesnay cedex, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

La chirurgie cœlioscopique de l’endométriose profonde atteignant les ligaments utérosacrés et le rectum induit classiquement des troubles mictionnels postopératoires imputables aux lésions nerveuses du plexus présacré dont les terminaisons nerveuses peuvent être lésées en peropératoire. Cependant, les patientes consultant pour ce type de pathologie décrivent fréquemment des signes fonctionnels urinaires avant toute intervention chirurgicale. Cette étude a pour but d’évaluer l’existence de troubles mictionnels préexistants par un bilan urodynamique préopératoire.

Patientes et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, descriptive, non comparative, chez 12 patientes consécutives venues consulter pour prise en charge chirurgicale d’une endométriose profonde, atteignant cliniquement et radiologiquement les ligaments utérosacrés, le torus utérin et/ou le rectum.

Résultats

L’âge moyen de ces patientes est de 34,6±5,3 ans (24–42) au moment de la prise en charge. La parité moyenne est de 0,5±0,8 enfants (0–2). Ces patientes sont atteintes d’une endométriose profonde évaluée par un examen clinique soigneux et par une imagerie de type échographie abdominopelvienne suspubienne et endovaginale associée à une imagerie par résonance magnétique (IRM). À l’interrogatoire, quatre patientes ne présentent aucun signe fonctionnel urinaire (33 %). Les huit autres ont au moins un signe parmi les suivants : pollakiurie diurne, incontinence urinaire, miction par poussée, pollakiurie nocturne, urgenturie, brûlures mictionnelles, crampes vésicales, diminution de la sensibilité vésicale (une infection urinaire a systématiquement été éliminée). Le bilan d’imagerie retrouve une atteinte annexielle dans trois cas (25 % cas), de l’adénomyose dans trois cas (25 %), de l’endométriose au niveau rectal dans huit cas (66,7 %), au niveau du torus utérin dans neuf cas (75 %), au niveau des ligaments utérosacrés dans dix cas (83,3 %). Aucune atteinte vésicale n’a été mise en évidence. Le bilan urodynamique réalisé en préopératoire est strictement normal pour deux patientes seulement (16,7 %). Trois patientes présentent un résidu postmictionnel notable (25 %), pathologique dans un cas (supérieur à 100mL). La pression moyenne de clôture urétrale est de 87,8±33,5cm H20 (38–150). Quatre patientes présentent une hypertonie urétrale (30 %), trois patientes une instabilité urétrale (25 %), trois patientes une dysurie (25 %), deux patientes une vessie hypersensible (16,7 %), deux patientes une insuffisance sphinctérienne (16,7 %), une patiente une grande vessie hypoesthésique avec pression de clôture limite (8,3 %) et enfin, une patiente une petite capacité vésicale.

Discussion et conclusion

Les patientes atteintes d’endométriose profonde dont la localisation touche les ligaments utérosacrés et/ou la face antérieure du rectum présentent très fréquemment une symptomatologie fonctionnelle urinaire préopératoire. L’interrogatoire est fondamental dans l’évaluation de celle-ci mais seul le bilan urodynamique permet de préciser l’atteinte réelle et de la quantifier. L’atteinte mise en évidence est une atteinte de type neurologique et vraisemblablement, une atteinte du plexus hypogastrique inférieur, il ne s’agit pas d’une atteinte vésicale. Dans cette étude, il n’existe pas de corrélation entre les troubles préopératoires et la localisation peropératoire de la maladie. Une étude sur un plus grand nombre de patientes pourrait préciser les améliorations et complications éventuelles imputables à la chirurgie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objectives

Laparoscopic surgery of deep endometriosis, including uterosacral ligament and rectal localisation, generally induces postoperative urinary disorders, caused by sacral plexus nerve lesions. However, during presurgical consultation, patients with these symptoms frequently present some urinary disorders. Our objective was to prospectively evaluate the reality of preexistant urinary disorders by performing urodynamic tests.

Patients and methods

This study is a prospective, descriptive and non-comparative study about 12 consecutive patients consulting for a surgical assumption of deep endometriosis, including clinical and radiological lesions on the uterosacral ligaments, on the uterine torus and/or on the rectum.

Results

A total of 12 patients whose ages ranged from 24 to 42 (mean age 34.6±5.3 years). The mean parity was 0.5±0.8 children (0–2). A clinical examination and multiple preoperative imaging techniques (abdominopelvic ultrasonography [US] and Magnetic Resonance Imaging [MRI]) were used to diagnose a deep endometriosis. During consultation, four patients presented no urinary dysfunction (33%). The eight other patients presented at least one of the following symptoms: increased daytime frequency, urinary incontinence, straining, increased night time frequency, urgency, mictional burns, bladder cramps, reduction in the bladder sensation. Any urinary infection was systematically eliminated. Multiple imaging techniques allowed to diagnose: an adnexal lesion in three cases (25%), adenomyosis in three cases (25%). Endometriosis was detected on the rectum in eight cases (66.7%), on the uterine torus in nine cases (75%) and on the uterosacral ligaments in 10cases (83.3%). No vesical localisation was found. The urodynamic tests performed before surgery were totally normal in only two cases (16.7%). Three patients had a true postmictional residue (25%), but only one was pathological (more than 100mL). The mean urethral fence pressure was 87.8±33.5cm H20 (38–150). Four patients had a urethral hypertonia (30%), three patients a urethral instability (25%), three patients a dysuria (25%), two patients a hypersensitive bladder (16.7%), two patients had an insufficiency of the urethral sphincter (16.7%), one patient a big hypoesthetic bladder (8.3%) and one patient a small bladder capacity.

Discussion and conclusion

Patients with deep endometriosis on the uterosacral ligaments and/or on the former face of the rectum frequently have urinary disorders. Consulting such patients is fundamental since it allows to diagnose them but it is not sufficient. Performing urodynamic tests can precisely determine and quantify real disorders. These disorders are neurological, probably related to lesions of the inferior hypogastric plexus and not to a lesion of the bladder. In this prospective study, there is no correlation between the preoperative disorders and the localisation of the lesions. A further study on a greater number of patients is necessary to define possible improvements and complications related to the surgery.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Endométriose, Bilan urodynamique, Troubles urinaire, Endométriose infiltrante

Keywords : Endometriosis, Urodynamic tests, Urinary disorders, Deep endometriosis


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