Cet article s’intéresse à ce qui pourrait fonder l’éthique de la prise en charge médicale des adolescents violents. Deux perspectives médicales s’opposent dans cette problématique : l’une interventionniste et l’autre attentiste, toutes deux sous-tendues par des principes éthiques qui aménagent différemment l’aporie de la violence des institutions face à la violence des adolescents (non-violence versus contre-violence). Ce travail se fixe comme objectif d’étudier les principes éthiques qui permettraient de dépasser ces contradictions dans la prise en charge de ces adolescents. Il se propose de relativiser les principes éthiques qui opposent interventionnisme et attentisme par d’autres qui les lient : sollicitude, responsabilité pour autrui, confiance.

Avec la sollicitude, principe fondamental du soin, qui va au-delà de l’empathie, en permettant une action concrète pour autrui. Avec la responsabilité pour autrui, dans une perspective Levinassienne, où l’on s’oblige, à se rendre et même à se donner responsable pour son prochain en tant qu’il est démuni faisant de nous alors son « obligé ». Avec le principe de confiance (en soi, en ses collègues, en son institution et en ses partenaires), qui s’impose pour que les principes précédents ne restent pas au stade des intentions les renvoyant à l’attentisme qu’elles prétendent dépasser, mais se traduisent en actions concrètes, qui conditionne la possibilité d’un interventionnisme éthique.

This article examines what might form the basis of the ethics of medical care for violent adolescents. Two medical perspectives are opposed in this problem: one interventionist and the other wait-and-see, both underpinned by ethical principles which differently organize the aporia of violence of institutions in the face of adolescent violence (non-violence versus counter-violence). This work sets itself the objective of studying the ethical principles which would make it possible to overcome these contradictions in the care of these adolescents. It aims to put into perspective the ethical principles which oppose interventionism and wait-and-seeism by others who bind them together: solicitude, responsibility for others, confidence.

With solicitude, a fundamental principle of care, which goes beyond empathy, allowing concrete action for others. With responsibility for others, from a Levinassian perspective, where one obliges oneself to surrender and even to give oneself responsible for his fellowman as he is helpless, making us then his “obliged”. With the principle of confidence (in oneself, in colleagues, in institution and in partners), which is essential so that the preceding principles do not remain at the stage of intentions, sending them back to the wait-and-see attitude, they claim to go beyond, but translate into concrete actions, which conditions the possibility of ethical interventionism.