Effet de la vaccination anti-SARS-CoV-2 sur les symptômes prolongés post-Covid : résultat de l’enquête nationale VAXILONG - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Près de 10 % des patients ayant présenté une COVID-19 rapportent des symptômes persistants plus de 12 semaines après l’infection initiale, y compris lorsque celle-ci était non sévère. Même si l’origine et le traitement du COVID-long restent inconnus, des données préliminaires non publiées suggèrent un effet positif de la vaccination [1 ]. Notre objectif a été d’évaluer l’effet de la vaccination anti-SARS-CoV-2 sur les symptômes de COVID-long.
Patients et méthodes |
Enquête nationale et anonyme réalisée en ligne avec Google Form®. Le recrutement a été assuré via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin) et avec la participation d’associations de patients (Après J20). Les critères d’inclusions correspondaient aux 3 critères de COVID-long selon la HAS :
– Épisode initial symptomatique de la Covid-19 soit confirmé soit probable ;
– Présence d’au moins un des symptômes initiaux, au-delà de 4 semaines suivant le début de la phase aiguë de la maladie ;
– Symptômes initiaux et prolongés non expliqués par un autre diagnostic.
Des données démographiques, sur la présentation initiale et chronique du COVID-19, les données vaccinales (nombre de doses, date, type de vaccin), ainsi que l’effet de la vaccination sur chaque symptôme ont été recueillies. Tous les participants ont consenti à l’utilisation de leurs données, et l’étude a été autorisée par un comité d’éthique indépendant (CE-2021-106).
Résultats |
Six cent vingt questionnaires ont été recueillis entre le 3 et le 17 août 2021, et 567 patients répondaient aux critères d’inclusions. Il s’agissait de 83,4 % de femmes d’âge médian 44 (IQR. 25–75 : 37–50) ans. L’infection initiale a nécessité une hospitalisation avec oxygénothérapie chez 29 patients (5,1 %). 365 (64 %) présentaient une preuve de leur infection initiale (RT-PCR, TDM thoracique et/ou sérologie positifs). 397 patients avaient reçu au moins une dose de vaccin (schéma vaccinal complet, n=142) après une médiane de 357 [IQR : 198–431] jours suivant l’infection initiale.
Parmi les 380 patients COVID-long toujours symptomatiques au moment de la vaccination, 52,8 % ont présenté une modification de la symptomatologie après injection (58,8 % aggravation, 41,2 % amélioration), sans différence selon le vaccin utilisé. Une amélioration globale des symptômes était plus souvent rapportée après une deuxième dose qu’après une seule (29,3 % vs. 14,9 %, p<0,001), elle était durable (>2 semaines) pour 72,9 % des patients. Les signes les plus souvent aggravés étaient la sensation de fièvre (74 %), les troubles digestifs (70 %), les paresthésies (63 %) et les arthralgies (63 %), de manière durable pour 62,3 % d’entre eux. Les patients ayant une COVID-19 initiale confirmée rapportaient moins fréquemment un effet de la vaccination sur leur symptomatologie que ceux avec un épisode de COVID-19 initial probable (27 % vs 46 %, p<0,001). Une séroconversion après schéma vaccinal complet était rapportée par 90,3 % (28/31) des patients ayant bénéficié d’une sérologie post-vaccinale.
Discussion |
L’absence d’effet de la vaccination va à l’encontre de l’hypothèse de persistance virale dans le COVID-long, d’autant que l’immunogénicité vaccinale y semble normale. Par ailleurs, des données suggèrent que la vaccination diminue le risque de développer un COVID-long [2 ].
Conclusion |
La vaccination anti-SARS-CoV-2 ne semble pas influencer les symptômes de COVID-long rapportés par les patients.
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Vol 88 - N° S1
P. A215-A216 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.