Morbidity and mortality associated with prostate cancer in a given geographic area might be related to the level of socioeconomic deprivation. The Somme area (a region of northern France) is considered economically disadvantaged, with major territorial disparities. The aim of this study was to assess the impact of the socioeconomic level on prostate cancer, using data from a population-based cancer registry.

The source of data on cases of prostate cancer between 2006 and 2010 was the Somme cancer registry (Amiens, France). Socioeconomic status was measured according to the European Deprivation Index (EDI), which was used to classify each geographical “IRIS” unit (the smallest sub-municipal geographical entity for which French census data are available) according to its level of social deprivation. For spatial analysis, we considered a hierarchical generalized linear model.

In the spatial analysis, prostate cancer incidence was higher in the less disadvantaged areas and treatment frequency with curative intent was lower in the most disadvantaged areas. Cancer aggressiveness and mortality were higher in the most disadvantaged areas: relative risk (RR) = 1.36; 95% CI: [1.09; 1.73] and RR=3.09 [1.70; 5.59], respectively.

Our results evidenced a significant association between socioeconomic deprivation and prostate cancer, with worse outcomes among men with the lowest socioeconomic status.

La morbidité et la mortalité associées au cancer de la prostate dans une zone géographique donnée peuvent être liées au niveau de privation socio-économique. Le département de la Somme est considéré comme une zone économiquement défavorisée, avec de grandes disparités territoriales. L'objectif de cette étude était d’évaluer l'impact du niveau socio-économique sur le cancer de la prostate.

Les données sur les cas de cancer de la prostate, entre 2006 et 2010, ont été obtenues à partir du registre du cancer de la Somme (Amiens, France). Le statut socio-économique a été évalué selon l'indice européen de défavorisation (EDI) qui a été utilisé pour classer chaque unité géographique IRIS (plus petite entité géographique sous-communale pour laquelle les données du recensement français sont disponibles) en fonction de son niveau de défavorisation socio-économique. Pour l'analyse spatiale, un modèle linéaire généralisé hiérarchique a été adopté.

L'incidence du cancer de la prostate était plus élevée dans les zones les moins défavorisées et la fréquence du traitement à visée curative était plus faible dans les zones les plus défavorisées. L'agressivité et la mortalité par cancer étaient plus élevées parmi les patients vivant dans les zones les plus défavorisées : les risques relatifs étaient de 1,36, intervalle de confiance à 95 % [1,09 ; 1,73], et de 3,09 [1,70 ; 5,59], respectivement.

Notre étude a mis en évidence une association significative entre la privation socio-économique et le cancer de la prostate, avec des résultats moins bons chez les hommes ayant le statut socio-économique le plus bas.