La vente aux abords des axes routiers est une activité prépondérante en milieu urbain dans les capitales africaines. Elle expose les vendeuses à des risques professionnels. Notre étude vise à évaluer ces risques chez ces professionnelles, avec l’approche participative.

Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive, menée chez 396 vendeuses exerçant aux abords du principal axe routier du marché Dantokpa à Cotonou, recrutées par commodité, systématiquement, à raison d’une sur deux, parmi celles remplissant les critères de sélection. Un questionnaire sur les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles a été administré. Des entretiens de groupes sur les items du guide de dépistage participatif des risques professionnels (DÉPARIS) ont aussi été effectués. Les fréquences, moyennes et écarts-types ont servi à décrire les variables. Après triangulation des données, une synthèse sur la satisfaction des vendeuses par rapport à chaque item du DÉPARIS et un tableau d’appréciation globale de la situation ont été réalisés.

Les moyennes (écart-types) d’âge, d’ancienneté professionnelle, d’horaire quotidien de travail et de revenu mensuel des participantes étaient respectivement de 37,85 (9,71) ans, 13,40 (8,44) ans, 9,96 (1,39) heures et 118,20 (25,05) euros. Les non-scolarisées étaient 64,90 %. Le dépistage participatif a mis en évidence quatre groupes de risques professionnels reconnus par les vendeuses à savoir : (i) le mauvais état des lieux de travail ; (ii) les accidents de travail ; (iii) la pollution de l’air extérieur (PAE) ; (iv) l’environnement psychosocial caractérisé notamment par les troubles respiratoires chroniques, la peur du déguerpissement, l’absence de sécurité sociale. On note une certaine accommodation des vendeuses à ces risques.

Les troubles respiratoires chroniques identifiés par ce dépistage participatif, mettent en relief une interrelation, certainement non perçue, entre les risques, notamment, la PAE et l’environnement psychosocial. La perception des vendeuses sur la PAE et son impact sur leur santé méritent d’être mieux explorés. Il urge d’instituer le port systématique de masque respiratoire par toutes les vendeuses et de sensibiliser tous les usagers des marchés sur la nécessité de veiller à la salubrité des lieux.

Street sales are a predominant activity in urban areas in African capital cities. It exposes female street vendors to occupational risks. The present study aims to assess these risks among these professionals, using the participatory approach.

This was a cross-sectional, descriptive study, conducted among 396 female street vendors working on the outskirts of the main track of Dantokpa market in Cotonou, systematically recruited for convenience, with the proportion of one in two, among those who met the defined selection criteria. A questionnaire on socio-demographic and professional characteristics was administered. Group interviews on the items of the Participatory Screening of Occupational Risks (DÉPARIS) guide were also carried out. The frequencies, averages and standard deviations were calculated. After triangulation of the data, a summary of the level of satisfaction of the participants with respect to each item of DÉPARIS and an overall assessment table of the situation were produced.

The averages (standard deviations) of age, professional seniority, daily working hours and monthly income of the participants were respectively 37.85 (9.71) years, 13.40 (8.44) years, 9.96 (1.39) hours and 118.20 (25.05) euros. Among them, 64.90% were unschooled. The participatory screening revealed four groups of occupational risks acknowledged by the female street vendors, which are: (i) poor work setting; (ii) work accidents; (iii) outdoor air pollution (OAP); (iv) psychosocial environment characterized by several clinical manifestations dominated by chronic respiratory disorders, the permanent fear of eviction and the lack of social security. The participants are somehow accustomed to these risks.

The chronic respiratory disorders highlighted through this participatory screening, emphasize an interrelation, certainly not perceived, among the risks, in particular, OAP and the psychosocial environment. The perceptions of female street vendors on OAP and its impact on their health need to be further explored. It is urgent to institute the systematic wearing of respiratory masks by all saleswomen and to sensitize all users of the market to the need to ensure the cleanliness of the workplaces.