L’éosinopénie est-elle un facteur de mauvais pronostic au cours d’une infection au COVID-19 ? - 25/12/21
Résumé |
Introduction |
Les polynucléaires éosinophiles (PNE) sont considérées comme des cellules immunitaires importantes dans un processus inflammatoire conférant à l’hôte une protection contre des pathogènes multiples. Plusieurs équipes ont remarqué la présence d’une éosinopénie au cours des infections COVID-19. L’objectif de notre étude est de déterminer la valeur pronostique du taux des éosinophiles au cours de ces infections.
Méthodes |
Étude rétrospective réalisée au service de pneumologie de Sfax, Tunisie entre octobre 2020 et juillet 2021 colligeant 314 patients infectés par le COVID-19 hospitalisés dans notre service. Les patients ont été divisés en 2 groupes, G1 : patients ayant une éosinopénie (PNE<40 éléments/mm3), G2 : patients sans éosinopénie (PNE≥40 éléments/mm3). Nous avons comparé les résultats cliniques, radiologiques et évolutives des 2 groupes.
Résultats |
Nous avons inclus 314 patients. L’âge moyen était de 65,97 ans±16,42 ans. La majorité des patients avait une éosinopénie (G1, n=261 soit 83,1 %). Il n’y avait pas de différence significative entre l’âge moyen des 2 groupes (G1 : 65,65 ans contre G2 : 67,67 ans ; p>0,05). Il n’y avait pas de différence significative entre les sex-ratio des 2 groupes (G1 : sex-ratio=1,3, G2 : sex-ratio=1,6, p>0,05). Le diabète était significativement plus fréquemment trouvé chez les patients sans éosinopénie (G1 : 35 % de patients diabétiques contre G2 : 50 % de patients diabétiques, p=0,041). Il n’y avait pas de différence significative entre la prévalence d’hypertension artérielle entre les 2 groupes (G1 : 42 % contre G2 : 39,62 %, p>0,05). Il n’y avait pas de différence significative entre la sévérité de l’atteinte parenchymateuse de la pneumopathie COVID-19 entre les 2 groupes. (Une atteinte sévère a été trouvé dans 45 % des patients de G1 contre 48,7 % de G2, p>0,05). On a noté que l’évolution était significativement plus favorable avec des formes moins sévères ne nécessitant pas un séjour en réanimation pour les patients appartenant au G2 (G1 : 72,3 % patients ayant une évolution favorable contre G2 : 75 % patients ayant une évolution favorable, p=0,043). On a remarqué de plus que le taux de décès était significativement plus important dans le G1 que dans le G2 (G1 : 29 % de décès contre G2 : 25 % de décès, p<0,01).
Conclusion |
Il semble que le taux des éosinophiles dans le sang peut être un indicateur efficace pour l’évaluation du pronostic des patients COVID-19. L’éosinopénie est fréquente au cours de ces infections et elle est de plus mauvais pronostic.
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Vol 14 - N° 1
P. 145 - janvier 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.