Depuis quelques années, des relations entre le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) et le diabète sucré sont de plus en plus suggérées. But : rechercher les facteurs prédictifs de la présence de diabète en cas de SAOS confirmé.

Étude rétrospective comparative menée sur les dossiers de 150 patients ayant bénéficié d’une polygraphie ventilatoire dans notre service pour suspicion de SAOS [2017 et 2019] et chez qui le diagnostic de SAOS était confirmé. Deux groupes étaient comparés : G0 (patients non diabétiques, n=105) et G1 (diabétiques, n=45).

Le sex-ratio H/F était de 0,78 (66 hommes ; 84 femmes). L’âge moyen en années était de : [G1 : 55±11 versus G0 : 49±13 ; p=0,03]. Le tabagisme était plus fréquent parmi les patients du G1 (p=NS). L’indice moyen de masse corporelle en kg/m² était de : [G1 : 51±17 versus G0 : 40±17 ; p=0,02]. Un syndrome métabolique était retrouvé chez 66 % des patients du G1 versus 22 % pour le G0 (p=0,001). Les signes cliniques du SAOS étaient moins fréquents dans le G1, à savoir la somnolence diurne [G1 : 25 % versus G0 : 54 % ; p=NS) et la sensation de sommeil non réparateur (G1 : 20 % versus G0 : 27 % ; p=0,02). Selon l’index d’apnées-hypopnées, le SAOS était classé sévère chez 80 % des malades du G1 versus 60 % pour le G0 (p=0,002). L’index de désaturation nocturne était plus élevé dans le G1 : 50±18 versus 35±15,5/h pour le G0 (p<10-4). Le nadir de la saturation nocturne périphérique en oxygène était plus effondré dans le G1 : 69±10 % versus 76±9 % pour le G0 (p=0,01).

Le dépistage du diabète en cas de SAOS confirmé doit être systématique afin d’optimiser la prise en charge de nos patients et réduire le risque cardiovasculaire. La sévérité du SAOS serait prédictive de la présence d’un diabète associé.